dimanche 20 septembre 2015

Jalons sur la route de L'islam SAID KOTB




Jalons sur la route de L'islam SAID KOTB


JALONS

SUR LA ROUTE DE L'ISLAM



Sayyed Qutb

Qu’Allah lui fasse miséricorde


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Extraits

Ce livre, intitulé « Jalons sur la route de l’islam - مَعَالِمُ فِي الطَّارِقِ » comporte treize chapitres, dont vous trouverez ici la traduction en français de cinq chapitres. Qu’Allah vous rende profitable cette lecture.



1/ Jalons sur la route de l’islam



2/ Une génération du Coran unique > page 3



3/ Nature de la voie coranique > page 9



4/ Naissance et particularités de la société islamique



5/ Lutte pour la cause divine > page 26



6/ Il n’y a de Dieu qu’Allah > page 48



7/ Institution universelle



8/ L’islam, c’est la civilisation



9/ Le concept islamique et la culture



10/ La nationalité du musulman, c’est sa foi > page 58



11/ Un transport lointain



12/ Grandeur de la foi



13/ Voici le chemin





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Chapitre deux : Une génération du Coran unique



Il y a une évidence devant laquelle doivent s’arrêter les auteurs de l’Appel islamique en tout les temps et tous les lieux pour la méditer longuement, en raison de son effet décisif quelle a sur la conduite de l’Appel et sur son orientation.



L’appel à l’islam a en effet formé une génération de gens – la génération qui englobait les compagnons du Prophète Mohammed, que Allah leur pardonne leurs péchés – une génération distinguée dans toute l’histoire de l’humanité entière d’autre part. Ensuite il n’y eut plus une génération pareille.


Naturellement, il  y eut quelques individus au cours de l’histoire qui ressemblaient à cette génération. Mais il n’advint jamais qu’un grand nombre de pareils individus s’est réunis au même endroit, comme ce fut le cas au début de l’Appel islamique.



Il y a là une évidence claire et réelle, que nous devons méditer longuement pour pouvoir en discerner le mystère.



Le Coran qui servit à l’Appel à l’islam est entre nos mains, de même que les propos qu’avait tenus le Prophète - salla Allahu’alayhi wa salam – et les témoignages de sa pieuse conduite sont aussi entre nos mains, comme ils étaient entre les mains de la première génération qui fut unique dans l’histoire… Et il ne nous manque que la présence effective du Prophète, salla Allahu ‘alayhi wa salam. Est-ce bien là que réside tout le mystère ?



Si la présence effective du Prophète était indispensable pour l’annonce et le succès de l’islam, Allah n’aurait pas établi cette religion pour tous les êtres humains sans exception et ne l’aurait pas choisie comme le dernier message à ses créatures, et il ne lui aurait pas confié la conduite de la destinée humaine d’ici-bas jusqu’à la fin du monde.



Mais Allah – que Son Nom soit béni – a pris en charge de veiller à la conservation de cette religion sachant qu’elle pouvait en effet s’épanouir et s’étendre même après le Prophète. Il fit appel à lui après vingt-trois ans de mission auprès des fidèles et Il veilla à la conservation de la religion musulmane jusqu’à la fin du monde.



Donc l’absence de la personne du Prophète – salla Allahu ‘alayhi wa salam – n’explique pas cette évidence et ne démontre pas ses causes.



Cherchons alors une autre raison, regardons donc la source qui servit à la première génération, peut-être y a-t-il quelque chose qui ait altéré cette source ? Et voyons la voie suivie par la même génération, peut-être qu’elle a subi certaines modifications.



La source initiale dont nous parlions était le Coran, et le Coran uniquement. Les propos du Prophète – salla Allah ’alayhi wa salam – et sa pieuse conduite n’étaient que le reflet de la source en question. Une fois, on demande à Aïcha radiya Allah ‘anha, l’épouse du Prophète, comment était la conduite de l’Envoyé-Messager de Allah. Elle répondit : « Que sa conduite était puisée du Saint-Coran ».



Le Coran représentait donc la seule source spirituelle pour cette première génération et l’école dans laquelle elle s’est formée. Ceci non parce que l’humanité n’avait pas de civilisation, de sciences, d’œuvres, ou d’études à cette époque. La civilisation romaine existait à cette époque avec sa culture, ses livres, et sa jurisprudence dont l’Europe à puiser. Il y avait à cette époque aussi le patrimoine de la civilisation grecque avec sa rhétorique, sa philosophie et ses arts qui sert encore source à la pensée occidentale jusqu’à nos jours. Il y avait d’autre part la civilisation persane, ses arts, sa poésie, ses légendes, ses croyances et ses propres structures. D’autres civilisations existaient aussi, les unes éloignées et les autres proches, comme celles de l’Inde et de la Chine. A cette époque, les deux civilisations romaines et persanes bordaient la presqu’île arabe du nord et du sud, le Judaïsme et le Christianisme existaient même au cœur de la presqu’île arabe.



La première génération ne s’est donc pas contentée uniquement du Coran en raison du manque de civilisation et de cultures internationales à l’époque de sa formation. Mais cela répondait à une planification tracée d’avance et à un but précis. La preuve en est dans les reproches que le Prophète adressa à Omar Ibn El-Khattâb lorsqu’il trouva ans ses mains une feuille de la Bible et lorsqu’il dit : « Par Allah, si Moïse était vivant, il m’aurait suivi. »



Donc le Prophète tenait intentionnellement à ce que la première génération, pendant sa formation, ne puise que du Saint-Coran, uniquement pour qu’elle s’en imprègne profondément. Et c’est la raison ses reproches à l’adresse d’Omar lorsqu’il vit entre ses mains une page de la Bible.



Le Prophète – que les bénédictions et salutations d’Allah soient sur lui – tenait à former une génération dont le cœur, et l’esprit, les conceptions et les sentiments sont purifiés de toutes influences autres que celles des recommandations divines que renferme le Saint-Coran.



Cette génération ne s’est donc abreuvée, que de la source coranique et eut dans l’histoire une grande importance. Ensuite qu’en est-il advenu ? Les sources se sont mélangées ! Et la source à laquelle s’étaient adressées les générations suivantes fut diluée des influences de la philosophie grecque et sa rhétorique, des légendes des Persans et leur imagination, du judaïsme, de la pluralité du christianisme et d’autres résidus de civilisations et de cultures diverses.



Tout cela est mêlé de l’exégèse du Saint-Coran et de la dialectique, tout cela est mêlé aussi de la jurisprudence et du Crédo. Toutes les autres générations qui ont succédées à la première, ont puisé de cette douteuse et nouvelle source, et on n’a pu guère enregistrer une autre génération pareille à la première. Il est hors de doute que la pollution de la première source est un facteur dominant de la différence entre la première génération et celles qui lui ont succédé…



Il y a un autre facteur essentiel en plus de la pollution qui a affecté la nature de la première source, et qui réside dans l’assimilation par la première génération, qui est différente de celle des autres générations.



La première génération en effet ne lisait pas le Coran dans le but d’apprendre et de se cultiver, ni dans le but d’apprécier la lecture et d’acquérir d’autres connaissances dans le domaine des sciences et de la jurisprudence en plus de ce qu’elle connaissait déjà. Elle le lisait dans le but de recevoir les Directives divines au sujet d’elle-même et de son milieu. Cette génération méditait le Coran pour appliquer ses Directives sitôt apprises, comme le soldat qui appliquerait la consigne quotidienne au champ de bataille !



Et c’est pour cette raison que les gens de la première génération écoutaient avec mesure et sans excès le Coran, parce qu’ils devaient appliquer à la lettre ce qu’ils avaient appris par la suite ;  et tous les versets qu’ils méditaient étaient autant d’engagements qu’ils avaient pris. Et c’est ainsi qu’on les voyait se limiter à apprendre une dizaine de versets coraniques afin de pouvoir les appliquer dans la suite, comme le signalait un récit rapporté par Ibn Mass‘ûd, qu’Allah lui pardonne ses péchés.



Ce sentiment – le sentiment d’assimiler pour appliquer le Coran – a ouvert à cette génération de larges horizons tant du point de vue lucratif que du point de vue instructif. Cette génération n’aurait jamais pu obtenir ce sentiment si elle avait appris le Coran dans le but d’apprendre et de connaître. Le Coran en effet lui avait fourni du travail et lui avait facilité la vie, il pénétrait cette vie et la reconvertissait en actes pratiques et en une culture vivante qui ne demeurait pas uniquement dans les esprits et les écrits, mais il transformait complètement la face de la vie.



Le Coran ne livre en effet ses trésors qu’à ceux qui l’approchent en cet esprit, l’esprit de la connaissance qui crée l’action ! Le Coran n’est pas un livre de culture spirituelle, ni une œuvre littéraire ou artistique, ni un roman ou une œuvre d’histoire – bien qu’il renferme tout cela – mais c’est un mode de vie, une ligne de Prescriptions divines.



Et c’est ainsi que Allah, le Très-Haut, a fait descendre Le Saint-Coran à différentes époques : « Lecture que Nous avons répartie, pour que tu la lises à intervalles, devant les gens » (Sourate Le Voyage Nocturne, 106).       



Le Saint-Coran n’a pas été révélé d’une seule traite, mais selon des besoins renouvelés et selon le développement continu des mentalités et des conceptions, selon le développement au sein de la société et de la vie, et d’après les problèmes pratiques qu’affronte la société musulmane dans sa vie courante. Le verset ou les versets révélés dans des cas précis et traitant des situations précises, entretenaient les gens dans ce qui les préoccupent en leur présentant les situations dans lesquelles ils se trouvaient et leur traçant la ligne de conduite à suivre. Ces versets corrigeait les erreurs de conduite qu’ils auraient pu commettre ; tout en les attachant à Allah, leur Créateur et en leur Révélant. Ses Attributs agissent sur le monde, et ainsi les gens éprouvaient la présence d’Allah et comprenaient qu’ils vivaient sous Sa garde. De la sorte, ils arrangeaient leur vie d’une manière conforme aux Prescriptions divines.



Donc assimiler pour appliquer était la méthode qui a forgé la première génération. Quant à l’assimilation pour l’étude et le goût, elle fut la méthode qui a formé les générations suivantes.



Ce deuxième facteur était sans doute essentiel pour comprendre la différence qui distingue la génération première et unique es autres génération.



Il y a un troisième facteur non moins important que les précédents et qu’il faut signaler.



Il était d’usage en effet qu’en embrassant la religion musulmane, le croyant abandonne tout son passé d’incroyance révolue. En adoptant l’Islam, il suivait une nouvelle voie, qui n’a aucun rapport avec son passé. Il devenait réfractaire à toutes ses anciennes habitudes qu’il jugeait incompatibles avec sa nouvelle vie de croyant !



C’est avec ce sentiment qu’il embrassait la lumière de l’Islam naissante, et s’il lui arrivait par hasard de défaillir et d’être attiré par ses anciennes habitudes… il finit par se sentir coupable et éprouve le besoin de se purifier et de rechercher de nouveau à être sur le chemin prêché par le Coran.

Il y avait une sorte de divorce complet entre le passé d’un croyant et sa nouvelle vie dans la religion musulmane, de ce divorce résulte une autre personne qui touche à ses anciennes relations et à ses attaches avec la société qui l’entourait avant de se convertir à l’Islam.



Car sa nouvelle situation implique qu’il se détache complètement de son ancien milieu pour se rattacher définitivement à la société musulmane. Il obéissait au processus de déracinement de la société incroyante, de ses règles, de son imagination, de ses habitudes et de ses attaches, comme résultat de son passage de l’athéisme à la croyance divine, et comme résultat de son souci de rejoindre la société musulmane naissante et sa direction, et de leur fournir sa fidélité, son obéissance et toutes ses capacités.



C’est à partir de là que les chemins convergent et c’est le début de la marche dans le nouveau chemin, une marche libre mais qui implique l’abandon en cours de route des anciennes habitudes héritées et révolues, des imaginations et des valeurs qui régnaient à cette époque. Le croyant devait supporter toutes sortes de souffrances et il lui fallait lutter, mais à ce moment il avait déjà choisi et a profondément conscience de la valeur de l’enjeu. La pression qu’exerçait sur lui la société incroyante n’a plus de poids.



L’anarchie qui règne actuellement est pareille ou pire à celle qui a régné lors de l’apparition de l’Islam. Tout prêche l’anarchie autour de nous : les imaginations des gens et leurs croyances, leurs habitudes et leurs traditions, les sources de leur culture, leurs arts et leurs littératures, leurs législations et leurs lois. Beaucoup d’œuvres que nous croyons provenir de la littérature, de la biographie, de la philosophie et de la pensée islamiques proviennent en réalité de la dite source d’anarchie !!!



Et c’est pour cette raison que les valeurs de l’Islam ne peuvent ressusciter en nous-mêmes, et la conception islamique ne peut avoir une forme précise dans notre esprit. Nous ne pourrons pas assister à la naissance parmi nous d’une grande génération pareille à celle qu’a vu naître l’Islam à son début.



Il est indispensable donc dans la période de formation du mouvement islamique de se démunir de toute influence d’anarchie qui nous entoure. Il est indispensable de revenir à la source première dans laquelle avaient puisé les hommes qui ont formé la première génération.



C’est de cette source pure que nous devons tirer notre conception de la vie et la vérité de l’existence humaine, et c’est de ces deux existences que nous devons nous convaincre de l’existence authentique divine que nous devons tirer nos conceptions et notre porale, notre exercice du pouvoir, de la politique, de l’économie et tout ce qui constitue la vie.



Nous devons retourner à la première source avec le sentiment d’assimiler pour appliquer les Directives divines, et non avec l’intention d’étudier et de se délasser. Nous retournerons à la première source pour connaître le rôle qui nous est dévolu pour l’assumer à la lettre. Au cours du chemin que nous allons parcourir, nous rencontrerons la beauté des expressions coraniques, les merveilles de ses récits, la description du Jour de Résurrection, la rhétorique et tout ce que désirent les gens épris d’étude et de délaissement. Nous allons rencontrer tout cela sans en faire notre but initial. Car notre premier but est d’apprendre le rôle que nous dicte le Coran et que nous devons assumer. Quelles sont les conceptions que nous devons avoir ? Quels sont les sentiments que veut le Coran que nous ressentions à l’égard d’Allah, Le Très Haut ? Comment exige-t-il que nous concevions notre morale, nos structures et notre méthode pratique dans la vie ?



Il nous est indispensable d’autre part repousser avec énergie la pression qu’exerce sur nous l’anarchie de la société, ses conceptions, ses traditions et la direction de cette anarchie. Notre tâche n’est guère de rechercher la paix avec cette société, ni de nous soumettre à elle, car on ne  peut composer avec l’anarchie. La première tâche qui nous soit dévolue est de changer nos habitudes en premier lieu pour pouvoir changer les habitudes de la société par la suite. Notre première tâche consiste à changer la raison d’être de cette société, la changer à partir de la base. Cette raison d’être, qui contrecarre complètement la ligne de politique islamique, les conceptions islamiques et qui nous empêche par l’oppression et la pression conformiste de mener une vie conforme aux directives divines.



Le  premier pas à  accomplir est de nous élever par rapport au niveau de cette société, de ses principes et ses concepts et de ne modifier en aucun cas les nôtres pour rencontrer cette société au milieu du chemin. Car notre chemin est diamétralement opposé au sien ; et si nous faisions un seul pas sans l’indisposer nous perdrions notre chemin !



Nous allons certes rencontrer sur notre chemin de grandes peines, et nous allons consentir  de grands sacrifices. Mais nous n’avons pas le choix si nous voulons opter pour le même chemin qu’a suivis la première génération élue par Allah pour faire régner sa loi et qu’il a aidée à remporter la victoire sur la conduite anarchique.



Il est très utile d’autre part de discerner la nature de notre conviction, de notre position et celle du chemin à parcourir pour sortir de l’incroyance comme, l’a fait la première génération modèle.



Chapitre 3 : nature de la voie coranique



Pendant treize ans, le Saint-Coran fut révélé sans interruption à la Mecque à l'Envoyé-Messager d’Allah. Il entretenait le Prophète d'un seul et unique sujet, mais la façon d'exposer n'était pas toujours la même. Le style coranique se présentait chaque fois comme s'il s'agissait d'un sujet nouveau dont il entretenait le Prophète pour la première fois.



Le Coran en effet traita au cours de treize premières années la plus grande et la plus essentielle affaire  de  cette  nouvelle  religion.  C'était  le  problème  de  croyance  présenté  dans  sa  base essentielle. Qu'est-ce que c'est l'existence d’Allah et de Ses créatures et le lien qui existe entre eux ?



Les versets du Coran exposaient cette vérité à l'être humain en tant qu'être humain. Et en ce sens, l'être arabe de cette époque ne différait pas de l'être arabes des autres temps ! Comme il est vrai d'ailleurs que l'être arabe ne varie pas des autres êtres non arabes de ce temps ou des autres temps!



C'était le problème invariable de l'être humain, parce que c'était le problème de son existence et de sa destinée ici-bas. C'était le problème de ses liens avec le monde et avec les êtres qui l'entourent, le problème de ses liens avec le Créateur de ce monde et des êtres qui l'entourent. C'était en effet le problème invariable parce que c'était le problème de l'existence humaine.



Au cours de ces treize ans, le Coran expliqua aux hommes le sens de leur vie et le sens de l'existence du monde qui les entoure. Le Coran expliqua à l'homme ses origines, d'où et pourquoi il est venu, où il va finalement, qui l'a fait surgir du néant et de l'absolu, qui va l'emporter et quelle sera sa future destinée dans l'au-delà ?



Le Coran expliqua à l'homme aussi ce qu'il ressent et ce qu'il voit ici-bas. Qui a crée ce monde plein de mystères ? Qui le domine ? Qui renouvelle ses cycles et modifie son temps ?



Le Coran montra à l'homme ses devoirs à l'égard du Créateur, et à l'égard du monde, il lui montra aussi la nature des échanges et des liens qui doivent exister entre les hommes.



C'est en effet, le grand problème sur lequel repose l'existence humaine et le restera tous les temps durant.



Treize années entières se sont écoulées pour expliquer avec précision ce grand problème.



Ce problème n'a rien d'aussi important dans la vie humaine que ses obligations et les annexes de cette vie même.



Le Coran n’a pas dépassé au cours de ses treize années ce problème essentiel pour traiter des sujets de détails relatifs à la vie. Il ne l'a fait qu'après qu’Allah eut jugé que l'exposé de ce problème essentiel avait été épuisé et avait joui de l'importance et de l'attention adéquates et que l'élite choisie par  l'a parfaitement assimilé. L'élite que la Volonté divine a chargée de faire connaître Ses Directives aux hommes et d'instaurer les structures réalistes de la religion musulmane.



Les prosélytes et les partisans de l'Appel à la religion de  et de sa réalisation pratique doivent méditer longuement le sens profond de l'opiniâtreté du Coran pour instaurer cette croyance sur des bases solides. Durant treize ans, le Coran s'est attaché à traiter ce sujet uniquement, sans s'attarder sur les détails, ou la législation sur lesquels repose la religion musulmane et qui règle la société musulmane.



Allah a tenu à ce que le problème de croyance soit la première mission à laquelle s'attache l'effort de l'Appel à Sa religion. Son Envoyé-Messager commença par inviter les gens à croire qu'il n'y a de divinité qu'Allah Qui est Seul et Unique.



Cet appel ne devrait pas être le plus difficile – comme il peut apparaître au profane – pour convaincre les Arabes ! Car ils connaissent la notion d’Allah et le sens de « il  n'y  a  de  divinité qu'Allah ».



La divinité veut dire à cette époque le pouvoir suprême ; et limiter la divinité uniquement à Allah veut dire ôter le pouvoir des sorciers, des chefs de tribus, des princes et des rois pour le rendre uniquement à Allah... Le pouvoir sur les consciences, le pouvoir sur les rites, le pouvoir sur les réalités de la vie, le pouvoir sur l'argent, le pouvoir sur la législation, le pouvoir sur les âmes et les corps... Les Arabes de cette époque savaient que la notion « il n'y a qu'une seule divinité, Allah » est l'abolition du pouvoir ici-bas qui usurpa ce premier des attributs divins et est une révolution des situations qui sont basées sur l'exploitation du Pouvoir divin et son usurpation. En cela justifie la violence de l'accueil qu'ils ont réservé à la nouvelle religion et la guerre si bien comme qu'ils lui aient livrée.



Le Messager d’Allah – salla Allahu ‘alayhi wa salam –  était venu annoncer la religion musulmane alors que les pays arabes les plus fertiles d'aujourd'hui n'étaient pas aux mains des Arabes, mais ils étaient dirigés par d'autres peuples.



Au nord, la Transjordanie était soumise aux romains qui représentaient les princes arabes ; au sud, le Yémen était soumis aux persans qui représentaient d'autres princes arabes. Les arabes ne possédaient à cette époque que la presqu'île arabe composée de Nejd, Tihama et Hijaz avec des zones désertiques, au milieu desquelles émergent ça et là quelques oasis fertiles.



Les notables de Quraysh avaient pris pour juge Mohammad, le pieux et le véridique, quinze ans avant la déclaration de sa religion – lors de la pierre noire. Mohammad est un descendant de la famille de Béni Hâchim, meilleur élément de Quraysh. On aurait pu dire qu'il ait été possible à Mohammad de livrer le combat pour rassembler les tribus arabes dispersées par les conflits et les litiges et de les diriger dans un sens national arabe pour reconquérir les terres arabes occupées par les impérialistes romains et persans au Nord et au Sud.



Le  Messager-Envoyé  d’Allah – salla Allahu ‘alayhi wa salam –  aurait  pu  lever  la  bannière  de  l'arabisme,  et  créer  une  unité nationale dans la presqu'île arabe.



On aurait pu dire aussi que si Mohammad – salla Allahu ‘alayhi wa salam –  avait livré dans ce combat, tous les arabes sans exception se seraient rendus à son appel ; et cela aurait été moins difficile que de lutter contre les détenteurs du pouvoir pendant treize années entières.



On aurait pu dire aussi que ça aurait été tactiquement préférable pour Mohammad d'avoir en premier lieu unifié les rangs des Arabes et de les avoir soumis à son propre pouvoir, les utiliser par la suite dans l'instauration de la croyance de l'Unité divine et le renforcement de la religion d’Allah.



Mais Allah, Le Très Haut, que rien ne dépasse, n'a pas orienté Son Prophète dans ce sens. Il lui a recommandé de déclarer qu'il n'y a qu'une seule divinité, Allah, et de supporter les pires sévices avec le peu de partisans qui l'entouraient ! Pourquoi ? D'autant plus qu’Allah, Le Très Haut, ne tenait pas à la souffrance du Prophète et de ses premiers compagnons, parce qu'il savait que l'issue n'était pas là.



L'issue ne consistant pas à délivrer la terre d'un tyran romain ou persan pour le soumettre à une tyrannie arabe. Parce que toutes les tyrannies sont les mêmes ! Et que la terre n'appartient qu'à Allah Seul et pour qu'elle puisse appartenir à Dieu, il est indispensable que la bannière d' « Il n'y a de Dieu qu'Allah » se lève sur cette terre.



Les gens sont les serviteurs de Dieu seul ; « Il n'y a de Dieu qu'Allah » et le pouvoir n'appartient qu'à Allah, et n'y a de loi que celle de Dieu, et il n'y a pas de pouvoir personnel sur une autre personne, parce que tous les pouvoirs appartiennent à Dieu, et la nationalité que recherche l'Islam est celle de la croyance en l'Unicité divine devant laquelle tous les gens sont égaux, qu'ils soient Arabes, Romains ou Persans, et que toutes les races et peuples obéissent à l'autorité divine.



Et c'est en cela que consiste l'issue.



Le Messager-Envoyé de Dieu – que les bénédictions et les salutations divines soient sur lui – est venu prêcher l'Islam, alors que la société arabe ne connaissait ni partage égal de la fortune, ni justice.  Une  petite  minorité  avait  en  effet  la  haute  main  sur  les  finances  et  le  commerce, pratiquait l'usure et multipliait ainsi ses gains et sa richesse ; et à la côte se trouvait une grande majorité qui se débattait dans le besoin et la faim. Ceux qui possédaient la fortune jouissaient du même coup de la noblesse et du rang ; quant à la grande majorité, elle n'a ni fortune ni honneur.



Il serait facile de dire que Mohammad aurait pu à ce moment faire une révolution sociale, et déclarer la guerre à la classe des notables féodaux, pour rétablir l'équilibre des classes et donner une partie de la fortune des riches aux pauvres.



On aurait pu dire aussi que si le Prophète avant engagé cette lutte, la société arabe se serait partagée en deux. La grande majorité se serait alignée à ses côtés pour combattre et remuer le joug de la fortune, de la noblesse et de la puissance de la minorité, plutôt que d'aligner tout le monde contre l'Appel à « Il n'y a de Dieu qu'Allah » à ce moment, car ceci n'a été compris que par quelques personnes guidées par Dieu !



On aurait pu dire aussi que Mohammad aurait pu avoir en premier lieu le soutien de la grande majorité qui se serait soumise à Lui. Ainsi il aurait pu vaincre la minorité et l'aurait soumise à son autorité à son tour. Avec sa nouvelle position et sa nouvelle puissance, il aurait pu imposer plus facilement la foi et l'Unicité divine pour laquelle Dieu l'a choisi.



Mais Dieu, Le Très Haut, Que rien ne dépasse, ne l'a point orienté dans ce sens. Dieu savait en effet que l'issue n'était pas là. Il savait que la justice sociale devait émerger de la croyance totale d'une société qui croit en Dieu et en Son Unicité. Une société qui accepte sans contrainte ce que Dieu décide pour le partage égal des fortunes, et l'égalité de tous, et recherche l'obéissance à Dieu dans ce qu'il ordonne de bien. Et ainsi, les cœurs ne se rempliront ni d'envie, ni de haine, et les affaires ne seront pas dirigées par la sabre, le bâton, la violence, et le terrorisme ! Les cœurs et les âmes ne seront pas impurs, comme cela se passait dans les structures qui ne reposaient pas sur la croyance en l'unicité de Dieu.



L'Envoyé-Messager de Dieu est venu, alors que le niveau moral dans la presqu'île arabe était très bas  de  tous  les  points  de  vue.  Mais  à  côté  de  cela  la  société  arabe  jouissait  encore  de  son originalité de société pure non corrompue par la civilisation.



L'injustice était très répandue dans cette société, comme en faisait mention le poème de Zouheïr ibn Abi Salma, qui dit : « Celui qui ne défend pas son honneur avec ses propres armes tombe. Et celui qui ne commet pas d'injustice à l'égard des autres, sera lui-même victime de l'injustice. »



Cela est mentionné dans le proverbe anté-islamique connu : « Soutiens ton frère, qu'il soit l'auteur ou la victime d'une injustice ».



Le vin et les jeux étaient les principales habitudes de cette société, et ils sont considérés comme des qualités par ceux qui les pratiquaient, comme le notait bien le poème de Tarafa ben El-Abd dans lequel il est dit : «  Trois choses dans la vie d'un homme me plaisent. Si elles n'existaient pas je ne serai pas heureux. Aimer les belles et dépenser pour elles. Et boire... boire jusqu'à perdre la raison. »



La prostitution à cette époque se présentait sous des formes différentes, mais elle caractérisait cette société, comme le prouvaient les propos rapportés par Aïcha épouse du Prophète – que Dieu lui pardonne ses péchés – qui a dit : « Il y a quatre façons de s'adonner à l'amour à l'époque de l'idolâtrie chez les arabes... L'une des façons est de pratiquer l'amour, comme il est d'usage aujourd'hui, c'est-à-dire de demander la main d'une femme et de l'épouser... Une autre façon consiste à cette époque en l'envoi d'une femme mariée dont le mari est stérile chez un autre homme avec lequel elle couche généralement avec le consentement de son mari dans le but d'avoir des enfants... La troisième pratique de l'amour consiste en une sorte d'orgie : une dizaine d'hommes se réunissent autour d'une femme et la violent à tour de rôle ; mais une fois qu'elle accouche, elle choisit celui qui lui a fait le mieux l'amour pour l'épouser... La quatrième pratique de l'amour consiste à aller dans les maisons dont les portes sont marquées par une sorte de drapeau ou de bannière en couleurs qui sert à attirer les passants désirant pratiquer l'amour payant avec des prostituées professionnelles »



On aurait pu dire aussi que Mohammad – que les salutations et bénédictions de Dieu soient sur lui – aurait dû livrer un combat réformateur pour épurer la société et rétablir sa morale et ses mœurs.



On aurait pu dire aussi que Mohammad, s'il avait livré le combat réformateur pour rétablir la bonne morale, aurait certainement trouvé de bonnes âmes qui étaient à cette époque hostiles à la corruption et l'immoralité pour soutenir son action réformatrice et purificatrice.



On aurait pu dire aussi que Mohammad avait agi ainsi, il aurait trouvé dès les premiers moments un écho favorable auprès d'un bon nombre de gens. Ainsi il aurait déblayé favorablement le terrain pour son appel à la croyance en l'Unicité divine au lieu de provoquer par « Il n'y a de Dieu qu'Allah » la grande opposition qui a suivi l'annonce de sa mission.



Mais, Dieu, Le Très Haut, savait que ce n'était pas là le chemin à emprunter ! Dieu savait que la morale ne peut reposer que sur une base de croyance. Une croyance qui créerait les mesures et instituerait les valeurs ; comme elle devait instituer l'autorité détentrice des mesures et des valeurs, et la récompense que détiendrait cette autorité et qui sanctionnerait l'action de ceux qui on t suivie et de ceux qui ont contrevenu à cette autorité.



Dieu savait aussi qu'avant l'institution de cette croyance et avant la délimitation de cette autorité, toutes les valeurs demeurent flottantes. Il en est de même pour la morale qui se base sur ces valeurs, car elle demeure flottante et sans dominateur, ni pouvoir, ni récompense !



Une fois l'établissement de la foi dans l'Unicité divine soit réalisé après des efforts inouïs, et une fois l'autorité de cette foi soit établie... Lorsque les gens auront connu leur Dieu et l'auront adoré seulement... lorsque l'appel à « Il n'y a de Dieu qu'Allah » aura rempli les cœurs, alors Dieu aura exaucé tous les vœux.



La terre s'est libérée des romains et des persans non pour que ceux-ci soient remplacés par le pouvoir des arabes mais pour que le pouvoir de Dieu s'y établisse. La terre s'est débarrassée de tous les tyrans : romains, persans ou arabes.



La société s'est débarrassée de sont côté de tout caractère d'injustice sociale. L'autorité de l'Islam s'est établie appliquant la Justice divines et les directives de Dieu en hissant la bannière de la justice sociale au nom de Dieu seul ; cette bannière se prénomme la bannière de l'Islam sur laquelle est écrit « Il n'y a de Dieu qu'Allah ! »



La morale et les bonnes mœurs sont rétablies ; les cœurs et les âmes ont retrouvé leur pureté ; sans que cela puisse être rétabli par une quelconque récompense sauf celle d'obéir aux recommandations de Dieu Le Très Haut.



L'humanité a atteint dans sont organisation et sa morale à cette époque et grâce à l'Islam un niveau qu'elle n'avait jamais atteint auparavant et qu'elle n'atteindra  plus jamais que  sous l'ombre de la religion musulmane.



Tout cela a été réalisé parce que ceux qui ont établi l'Islam et lui ont donné la forme d'un état, pourvu d'une infrastructure de législations et de droits se sont profondément imprégnés de la religion musulmane en tant que foi, en tant que morale, en tant que culte et en tant que comportement. Ils ont juré d'établir cette religion une seule fois non pour l'amour de la victoire ni pour l'amour du pouvoir, ils ont tout sacrifié non pour obtenir une faveur ici-bas ; mais pour obtenir par la suite la récompense du Paradis. Ils ont lutté et supporté tout ce qu'ils ont affronté de l'idolâtrie puissante de cette époque pour la récompense promise qu'est le Paradis ; de même ils ont levé très haut la bannière de « Il n'y a de Dieu qu'Allah ».



Ayant affronté avec succès les différentes épreuves de Dieu et s'étant sacrifiés pour Son service, Dieu sut alors que leur dévouement n'avait pas de bornes. En effet, ils ne tenaient pas à obtenir de récompense, même celle de voir la lutte qu'ils menaient était couronnée de succès. Ils ne tenaient pas plus à la noblesse de leur descendance, de leurs tribus, de leur patrie ou de leurs familles. Dieu sut alors qu'ils pouvaient être dépositaires de Sa confiance pour veiller sur la foi de l'Unicité divine par laquelle Dieu a l'unique pouvoir sur les consciences, les biens, les âmes, le comportement et les situations des gens. Et Dieu sut alors qu'ils veillaient désormais sur l'application des directives de Dieu et sur l'application de Sa justice, sans qu'ils en tirent profit ni pour eux ni pour leur famille, leur tribu ou leur race. Le pouvoir qu'ils détiennent entre leurs mains est le pouvoir de Dieu et de Sa religion et ils en sont conscients.



Rien de tout cela ne pouvait aboutir dans de pareilles circonstances, s'il n'avait commence autrement que par la base de « Il n'y a de Dieu qu'Allah ». Cet Appel n'aurait pas obtenu ce niveau élevé  et  malgré  les  difficultés  apparentes  du  chemin  emprunté,  il  était  en  réalité  aisé  et  sa réussite était garantie d'avance.



La fidélité à Dieu n'aurait pas été entière si cette foi et cet appel avaient commencé dès le début par une révolution nationale, sociale ou morale ou si un autre emblème était hissé à côté de « Il n'y a de Dieu qu'Allah ».



L'esprit du Coran Mecquois dans son ensemble, consiste en l'implantation de « Il n'y a de Dieu qu'Allah » dans les cœurs et les esprits et le choix de ce chemin apparemment difficile et non les moyens subsidiaires.



Le fait que le Coran n'ait traité que le problème de l'unicité divine sans tenir compte des détails des structures sur lesquelles doit reposer cette foi, c'est-à-dire des législations qui organisent les relations au sein de la société croyante, doit retenir l'attention consciente de ceux qui prêchent pour cette foi.



C'est la nature de la religion musulmane qui a exigé cela. C'est une religion qui repose toute entière sur la croyance en l'Unicité Divine. Toutes les structures de cette religion et toute sa législation émanent de cette grande origine.



Cette religion est pareille au grand arbre, long, aux branches étendues, aux ramures touffues, à l'ombre épaisse. Cet arbre doit avoir par voie de conséquence de profondes racines très étendues dans la terre, de même qu'il est élancé.



Les structures de cette religion touchent à tout ce qui a lien avec la vie, elles ne laissent échapper aucun détail qu'il soit petit ou grand des affaires qui intéressent l'humanité. Elles organisent la vie humaine non seulement ici-bas mais dans l'au-delà aussi ; non pas dans la vie de conscience seulement, mais aussi dans la vie inconsciente, non pas dans la vie de relations matérielles apparentes mais aussi au fond des cœurs et dans le monde de la conscience. Cette religion a grande organisation, immense, étendue et sans dimensions. Il est indispensable aussi que ses racines aient cette immensité, cette étendue, cette profondeur et cette extension.



Il y a là l'une des caractéristiques originales de cette religion et de sa nature propre. Une caractéristique qui délimite sont chemin et en précise sa nature. Elle fait que cette foi touche au plus profond de l'être humain. Elle est l'un des impératifs de l'existence réelle et représente l'une des garanties de l'endurance, et une harmonie entre ce qui est apparent de l'arbre et ses racines enfouies sous terre.



Une fois la foi de « Il n'y a de Dieu  qu'Allah » implantée dedans le plus profond des êtres, les structures que représente cette foi seront aussi implantées sans que les détails ayant trait à cette foi soient expliqués aux gens et avant qu'ils soient présentés à ces gens. La soumission, d'abord, est l'une des garanties de la foi exacte. C'est précisément avec cette soumission que les gens ont accueilli favorablement – par la suite – les structures et les législations organisant cette religion. Ils n'ont jamais manifesté aucune contrainte et n'ont guère hésité à appliquer les directives de Dieu dès qu'ils les ont reçues. Et c'est ainsi que la consommation de l'alcool, la pratique des jeux et de l'usure furent déclaré péchés par l'annonce des versets coraniques ou par de simples paroles du Prophète – sallallahu alayhi wa salam.



Les gouvernements temporels, quant à eux, s'acharnent avec tout ce qu'ils possèdent de moyens, de lois, de législations, d'organisations diverses et de propagande pour obtenir ne fût-ce qu'une partie de ses résultats. Mais ils ne peuvent que réprimer les délits apparents, tandis que la société vit dans un océan de délits et de corruption !



Une  autre  caractéristique  de  la  sublime  méthode  de  cette  religion,  c'est  que  la  religion musulmane est une foi pratique et un mouvement sérieux. Elle est apparue en vue de gérer la vie réelle, d'affronter la réalité de et lui dicter ses directives... Dicter à la vie le chemin de la foi, modifier ce chemin d'autrefois ou le changer de fond en comble d'autrefois. Et c'est pour cette raison que la religion musulmane ne traite que de ce cas réellement existants, dans une société qui, au départ, croit en l'Unicité Divine.



Cette religion n'est guère une théorie qui traite des possibilités. C'est une méthode qui traite la réalité. Et c'est ainsi qu'il est indispensable tout d'abord que la société musulmane croit que « Il n'y a de Dieu qu'Allah » existe. Cette société croit qu'il n'y a de pouvoir que celui de Dieu, refuse de céder ce pouvoir à d'autres et dénie la légalité à toute situation qui ne repose pas sur cette base.



Lorsque cette société existera réellement, elle aura besoin d'organisation et la législation. Et c'est à partir de là seulement que cette religion entreprenne la promulgation de ses institutions et ses législations, refusant la légalité aux autres institutions et législations.



Les croyants en cette foi doivent avoir assez de pouvoir sur eux-mêmes et sur leur société pour qu'ils puissent appliquer ces institutions et ces législations dans leur société. Et pour que le pouvoir puisse joui d'une certaine autorité et d'une certaine dignité et pour que la législation puisse jouir d'un certain sérieux. Cela doit être considéré au dessus de la viabilité de la société, qui exige dès le départ des institutions et les législations.



Les musulmans de la Mecque n'avaient aucun pouvoir ni sur eux-mêmes ni sur leur société. Ils n'avaient pas d'existence réellement indépendante qu'ils pouvaient organiser selon les directives de Dieu. Et c'est la raison que Dieu ne les avait pas dotés à cette époque d'institutions et de législation ; mais Il leur a donné la foi et une morale qui émane de cette foi et s'implante au plus profond d'eux-mêmes. Et lorsqu'ils eurent par la suite à Médine un état détenteur de pouvoir, Dieu  les  a  dotés  alors  de  législations  organisatrices.  Elles répondent  au besoin d’une réelle société musulmane à laquelle l'État garantit avec son pouvoir sérieusement l'efficacité nécessaire.



Dieu n'a pas voulu donner aux musulmans des institutions et des législations lorsqu'ils étaient encore à la Mecque afin de garder en attendant d'avoir un état pour les appliquer, c'est-à-dire à Médine. Car ce n'était pas la nature de la religion musulmane.



Car cette religion était beaucoup et de loin plus réaliste ! L'islam, en effet, n'imaginait pas les problèmes qu'il leur appliquait par la suite des solutions. Mais il affrontait la réalité d'une société croyante soumise aux lois divines et refusant toutes les autres lois globalement et partiellement avec toutes leurs circonstances.



A ceux qui veulent aujourd'hui que l'Islam préfabriqué des théories et institue des formes et structures et des législations pour la vie, nous disons qu'il n'y a pas sur la terre une société qui s'est décidée à l'application divines uniquement et a refusé l'application des lois temporelles bien que cette société détienne ce pouvoir qui exige l'application de lois divines . Ceux qui attendent de l'Islam aujourd'hui l'institution de législations nouvelles ignorent la nature de cette religion et ne connaissent ni sont rôle dans la vie, ni la fonction que Dieu lui a assignée.



Ces gens veulent que l'Islam se dénature, change de méthode et renie son passé pour ressembler à des théories humaines et des méthodes temporelles. Ils veulent faire dévier l'Islam de sont propre chemin pour répondre à des besoins provisoires. Des besoins qui créent à l'intérieur d'eux-mêmes les  défaites  à  l'égard  de  petites  organisations  humaines.  Ces  gens  veulent  que  l'Islam  se transforme en une théorie et des thèses qui se préoccupent d'un avenir inexistant. Alors que Dieu veut que cette religion suive le chemin qu'Il lui a tracé et qu'elle soit une foi qui remplit le cœur et qui impose son autorité à la conscience, une fois qui n'implique que la soumission à Dieu Seul. Lorsqu'il y aura des gens qui croient à de telles vérités et qui ont un pouvoir sur leur société, les législations seront instituées se préoccupant de leurs besoins réels et leur vie.



C'est ce que Dieu veut de cette religion et rien ne peut arriver d'autre que ce que Dieu veut, quelles que fussent les exigences des gens.



Les auteurs de la rénovation de l'Islam doivent inviter les gens à avoir la foi en premier lieu, même si ces gens se disent musulmans et même si leurs bulletins de naissance attestent que leur religion est l'Islam ! Il faut leur apprendre que l'Islam est l'implantation de la foi en « Il n'y a de Dieu qu'Allah » avant tout, avec tout ce que cela implique, c'est-à-dire de se soumettre entièrement à la volonté de Dieu, et de refuser le pouvoir de Dieu aux usurpateurs, de se conformer à cette vérité dans leurs croyances, leur comportement et leur existence.



Ce thème doit être la base de l'Appel des gens à l'Islam, car il était en effet la base de l'Appel à l'Islam pendant ses premiers jours. Cet Appel que le Coran Mecquois a traité durant treize années consécutives. S’il y avait un groupe de gens qui conçoivent l'Islam ainsi, ce serait le groupe qu'on pourrait prénommer « La Société Musulmane » une société apte à pratiquer l'Islam dans sa vie sociale, parce qu'elle a décidé que toute sa vie repose sur cette base et qu'elle est soumise au pouvoir de Dieu.



Lorsque cette société existera en fait, on lui exposera les principes d'organisation de a religion islamique. La société musulmane instituera les législations indispensables à sa vie pratique dans le cadre des principes généraux de la religion musulmane. Et c'est là la chronologie des étapes à accomplir sur la voie islamique, cette voie réaliste, pratique et sérieuse.



Quelques individus non sincères et pressés qui n'ont pas pu comprendre la nature de l'Islam et la nature  de  sa  Voie  divine,  cette  Voie  basée  sur  la  sagesse divine  du  Tout Puissant  et  sur  Sa conception de la nature humaine des besoins de l'existence, ces individus peuvent penser que l'explication des principes de la religion musulmane et ses législations peuvent faciliter la diffusion de l'Islam et le faire adopter par les gens.



Il y a là une fallacieuse illusion inspirée par la précipitation. Une illusion qui ressemble aux autres, différentes, faites par les incrédules telles que : Le Messager-Envoyé de Dieu aurait pu donner à sa mission un caractère national, social ou moral pour faciliter la diffusion de l'Islam.



Les cœurs doivent être fidèles à Dieu en premier lieu, ils doivent lui vouer une adoration unique en acceptant uniquement Sa religion et en refusant par principe toute autre religion. Cela doit se faire avant que ces cœurs n'aient le moindre détail qui puisse leur faire adorer l'Islam.



Le choix dans la voie de l'Islam doit être motivé par l'adoration de Dieu Seul et le reniement de tout autre pouvoir que celui de Dieu et non parce que dans ses détails l'Islam convient mieux à telle ou telle personne.

La religion de Dieu est la meilleure, par elle-même, parce qu'elle est instituée par Dieu et les institutions humaines ne peuvent guère et en aucune façon ressembler aux institutions de Dieu. Mais la base même de l'Appel à l'Islam ne réside que dans la croyance en l'Unicité divine et il s'agit d'accepter l'Islam dès le départ sur cette base. Ainsi, le croyant n'a plus besoin de connaître la beauté et le mérite de l'Islam. Il s'agit là de l'une des règles les plus élémentaires de la foi.



Enfin, nous devons dire comment le Coran Mecquois a traité durant treize années entières le problème de la foi. Il ne l'a pont présenté sous une forme « théorique » ni sous une forme divine. Il ne l'a même pas présenté sous la forme d'une rhétorique comme celle qui était employée par la Jurisprudence.



Non ! Le Saint-Coran s'adressa à la nature de l'être humain, à son existence et à tout ce qui l'entourait d'épreuves et d'insinuations. Le Saint-Coran essayait de sauver la nature humaine de la déchéance ; il ouvrait devant elle les horizons et les portes de la perfection pour qu'elle puisse s'imprégner d'inspirations influentes et qu'elle puisse s'y conformer. C'est l'essence du Saint-Coran Mecquois dans son ensemble, mais il fut plus particulièrement une vive lutte réaliste. Il a mené  un combat  acharné  contre l'handicap  de  la nature  humaine qui  empêchait l'épanouissement des êtres existants.



Et  c'est  pour  cette  raison  que  la  forme  « théorique »  n'était  pas  conforme  à  cette  nature particulière. Mais plutôt elle était la vive confrontation des handicaps, des barrières, et des empêchements psychologiques et réels chez les êtres existants.



De même la pure discussion spirituelle basée sur la rhétorique de forme qu'avait employée jadis la Jurisprudence, n'était pas la forme conforme à cette foi. Le Saint-Coran affrontait en effet une « réalité » humaine avec tout ce que cela comportait d'effets réels ; il s'adressait à l'existence humaine dans son ensemble. De même la Divinité n'avait pas la forme usuelle, car la foi musulmane tout en était une croyance, et aussi est surtout un mode de vie, une ligne de conduite bonne à suivre dans la pratique ; elle n'est guère bonne à être isolée dans les recoins des recherches divines théoriques !



Le Coran, tout en renforçant la foi dans les cœurs des musulmans menait avec cet ensemble de croyants musulmans une guerre acharnée contre l'idolâtrie qui les entourait. Il combattait dans les cœurs mêmes des musulmans les séquelles de cette idolâtrie, ses mœurs et sa réalité. C'est pour  toutes  ces  circonstances  que  la  construction  de  la  foi  n'a  pas  pris  la  forme  ni  d'une « théorie » ni d'une « divinité » ni même celle d'une « rhétorique ». Mais d'une symbiose vitale et d'une forme organique régissant la vie, et représentée dans le groupe même des musulmans. Le développement de ce groupe, de sa conception de croire et son comportement dans sa lutte quotidienne contre l'idolâtrie en tant que d'ennemi commun, était tout à fait conforme au développement structural de cette foi. C'est là la voie de l'Islam et de sa nature propre.



Il est bien nécessaire aux partisans de l'Appel à l'Islam de comprendre la nature de cette religion et sa voie, ainsi ils sauront que la construction de la foi, qui a duré longtemps à la Mecque, allait de pair avec la formatique du mouvement islamique, et la constitution réelle du groupe musulman.  Cette  période  n'était  guère  une  période  d'acceptation  d'une  théorie  et  de  sa soumission à l'étude.



C'était la période de la construction de la base de la foi, de la constitution du groupe musulman, de son action, de sa vie réelle en même temps. Ceci devait être la méthode à suivre toutes les fois qu'on voulait réadapter de nouveau cette œuvre.



Il est indispensable en effet que la période de construction de la foi dure, et que les premières étapes pour jeter les bases de la construction s'accomplissent lentement, méthodiquement et avec discernement.



Or, ce n'est pas le cas pour l'étude théorique de la foi.



Mais pour concrétiser cette foi – en premier lieu – en une image plus expressive, il fallait qu'elle soit reflétée par des consciences satisfaites, par un ensemble bien constitué dont l'action exprime le  développement  de  la  foi  même.  Et  que  cette  foi  soit  représentée  par  un  mouvement  qui affronte l'idolâtrie et lui livre un combat qui concernera et la conscience et la réalité, pour que la foi excelle et se développe au milieu du combat.



Il y aurait une grande erreur – en ce qui concerne l'Islam – si la foi se concrétisait sous la forme d'une simple théorie bonne pour être étudié et analysée pour le savoir. Cela ne représenterait pas seulement une erreur, mais aussi et surtout un danger.



Le Saint-Coran n'a pas passé treize années entières dans l'édification de la foi, parce qu'il serait énoncé pour la première fois. Non ! Car si Dieu voulait, Il l'aurait énoncé en une seule fois ; et Il aurait laissé les treize années aux musulmans pour qu'ils étudient le Coran. Si Dieu avait voulu, Il aurait accordé plus ou moins de temps pour ce que les musulmans assimilent « La Conception Islamique ».



Mais Dieu, Le Très Haut, voulait autre chose que cela, Il voulait une voie précise et unique. Il voulait la création d'un groupe, d'un mouvement et d'une foi en même temps. Il tenait à la constitution du groupe et du mouvement par la foi. Il voulait que la foi fût la vie réelle du groupe, et que la réalité du groupe fût la forme qui concrétise la foi.



Dieu, Le Très Haut, sait en effet que la formation des êtres et des groupes ne devait pas se faire en un jour et une nuit, et ainsi il a fallu que le temps nécessaire à la constitution de la foi fût aussi long que celui exigé pour la formation des êtres et des groupes. Ainsi lorsque la foi sera mûre, le groupe aura la forme réelle de cette maturité.



Telle est la nature de cette religion et telle est la conclusion qu'on peut tirer du Saint-Coran Mecquois. Il est indispensable pour nous de connaître cette nature ; et de ne point essayer de la modifier, obéissant à des impératifs de précipitation qui seront voués à l'échec devant les différentes formes de théorie humaines. C'est avec cette nature que le Coran a formé la première génération de l'Islam, et c'est avec cette même nature qu'on pourra faire ressusciter la nation musulmane comme Dieu l'a fait naître ici-bas pour la première fois.



Il faut comprendre l'erreur et le danger de la tentative qui consiste à vouloir métamorphoser la foi musulmane à une théorie bonne pour l'analyse et l'étude active et voulant être représentée par  une  réalité  qui  progresse  constamment,  de  même  il  lui  faut  la  représentation  d'un mouvement  symbiotique.  L'analyse  théorique  est  uniquement  nécessaire  pour  faire  valoir  la « Théorie musulmane » devant les autres théories humaines toujours étant plus faibles.



La foi musulmane veut être représentée par des âmes vives, par une organisation réaliste, par un ensemble symbiosé et par un mouvement qui influence l'idolâtrie environnante. De même qu'il s'attaque à l'idolâtrie qui est en lui-même, parce que les croyants eux-mêmes appartenaient à cette idolâtrie avant d'avoir la foi.



Cette foi occupait une place dans les esprits, les cœurs et la vie même des croyants beaucoup plus étendu, plus grande et plus importante que celle qui pourrait occuper une « théorie ». La matière et la place de la théorie sont incluses dans cette place occupée par la foi.



La conception islamique de la divinité, de l'existence du monde, de la vie et de l'être est une conception complète et parfaite. Elle est en même temps une conception réaliste et positive et par sa nature même elle refuse d'être une conception théorique parce que cela contredit sa nature et son but. Cette conception doit, par contre, être représentée par une organisation vive, un mouvement réaliste et par des masses de gens et elle doit progresser et se développer par eux tous. Ainsi elle peut devenir parfaite, en même temps, théoriquement et pratiquement.

Il est utile de signaler que tout développement d'un mouvement réaliste est devancé par un développement théorique. Les deux développements ne peuvent jamais se dérouler simultanément. Ce serait une grave erreur et un danger de croire que ce serait là le cas de la religion musulmane et sa propre composition.



Allah, Le Très Haut, a dit : « (Nous avons fait descendre) un Coran que Nous avons fragmenté, pour que tu le lises lentement aux gens. Et Nous l’avons fait descendre graduellement. Dis: « Croyez-y ou n’y croyez pas. Ceux à qui la connaissance a été donnée avant cela, lorsqu’on le leur récite, tombent, prosternés, le menton contre terre » (Sourate 17 Le Voyage Nocturne – Al Isra, Verset 106-107)



Le Coran fut révélé par intervalles irréguliers et à plusieurs reprises ; tout cela est intentionnel pour que l'infrastructure de la foi, représentée par une organisation vive et non par une théorie, se réalise parfaitement.



Les fidèles de cette religion doivent parfaitement savoir que la religion musulmane est divine dans sa forme et dans son fond, car la vérité de cette religion ne diffère guère de sa méthode d'action. Ils doivent savoir aussi que cette religion est instaurée pour changer la conception qu'ont les êtres de la foi et ainsi elle change leur vie même. De même la religion musulmane s'est attachée à modifier la méthode sur laquelle repose la conception de la foi.



Cette religion est instaurée pour fonder une foi, une nation ensuite pour créer une nouvelle conception propre à elle, de la même façon qu'elle a crée une nouvelle conception de la foi et une réalité vivante. Il n'y a point de dissension entre sa pensée propre, sa conception intrinsèque de la foi et son infrastructure vitale propre. Tout cela formait un seul ensemble.



Si  nous  comprenons  la  méthode  d'action  de  la  religion  musulmane  définie  plus  haut,  nous verrons  que  cette méthode  est  racée. Ce  n'est pas une méthode  transitoire  ni  une  méthode inspirée par le milieu ou par les circonstances propres à la naissance de la première génération musulmane, mais une méthode sans laquelle la constitution de l'Islam ne peut se réaliser en tout temps.



L'Islam n'a pas pour particularité de changer la foi et la façon de vivre des gens seulement, mais il avait aussi pour tâche de changer leur façon de penser et de concevoir la vie, parce que la méthode islamique est divine et sa nature n'est pas compatible avec les méthodes temporelles faillibles et inefficaces.



Or nous autres humains, nous ne pouvons atteindre la conception divine et la vie divine et les comprendre que par une méthode de pensée divine aussi. Une méthode sur laquelle Dieu a voulu établir toutes les méthodes humaines, pour que la conception de la foi et la formation vitale des humains puisse aboutir.



Lorsque, nous considérons l'Islam comme une « théorie » à étudier, nous le dissocions de sa nature, de sa formation et de sa pensée divine et nous le soumettons aux méthodes de pensées humaines. Comme si la méthode divine était plus rétrograde que les méthodes humaines ! Et comme si nous voulions élever la méthode divine dans la conception est l'action pour qu'elle égale les méthodes des créatures ! Ce qui ne manque pas de danger. L'échec dans ce cas serait mortel.



La particularité de la méthode divine est de nous doter, nous, les auteurs de l'Appel à l'Islam d'une méthode de pensée particulière qui nous immunise contre les séquelles des méthodes de pensée idolâtres répandues sur terre, qui exercent des pressions sur nos esprits et marquent durement notre culture.



Si nous choisissons de traiter l'Islam avec une méthode de pensée étrangère à sa nature – parmi les différentes méthodes de l'idolâtrie – nous aurions dévié l'Islam de son chemin et éloigné de la tâche pour laquelle il est révélé ; et nous nous serions privés de la possibilité de nous sauvegarder de l'idolâtrie, monnaie courante à notre époque, et de la possibilité d'enrayer les séquelles de cette idolâtrie de nos esprits et de notre formation. La situation dans le cas présent aussi ne manque pas de danger et la défaite serait mortelle.



La méthode de pensée et d'action dans la construction de l'Islam n'est ni moins importante ni moins opportune que la méthode de la conception de la foi et de l'organisation vitale et ne se dissocie guère d'elle aussi. Et tant qu'on présentera cette conception et cette organisation sous une forme expressive, il ne faut guère ignorer que tout cela ne peut engendrer l'Islam sur terre sous une forme de mouvement réaliste. Il faut savoir que notre présentation de l'Islam sous cette forme ne peut profiter qu'à ceux qui sont attachés à un mouvement islamique réaliste. Le profit que peuvent tirer les gens de cette présentation, c'est de s'y imprégner à un degré auquel ils ne sont arrivés réellement qu'au cours de leur action.



Je répète encore une fois que la conception de la foi doit être présentée dès le départ par un mouvement d'action ; ce mouvement doit être la représentation authentique et l'interprétation réelle de la conception de la foi.



Je répète encore d'autre part , que c'est là que se trouve la voie naturelle de l'Islam divin, cette voie  est  plus élevée, plus droite, plus efficace et  plus conforme  à la nature humaine  que  la méthode d'adoption de théories et sa présentation sous la forme d'idées et de théories toutes faites, présentées aux gens avant qu'ils n'adhèrent réellement à un mouvement réaliste, et avant qu'ils n'aient eux-mêmes une de ces notions théoriques.



Si cela peut s'appliquer à la notion théorique, il s'applique beaucoup plus, à priori, à la présentation des bases de l'organisation représentant la conception islamique et la présentation des législations expliquant cette religion.



L'idolâtrie qui nous environne, impose aux nerfs des partisans de l'Appel à l'Islam une rude épreuve qui les pousse à presser le pas dans la voie islamique. Cette même idolâtrie cherchait délibérément parfois à embarrasser les partisans de cet Appel en leur demandant par exemple : où sont les détails qui régissent la religion que vous prêchez ? Et qu'avez-vous préparé sur le plan des recherches, des études et de la jurisprudence à appliquer qui concordent avec les règles actuelles !



Comme s'il ne manquait aux gens actuellement pour faire régner la religion musulmane ici-bas que la législation, la jurisprudence et les recherches coraniques islamiques. Et comme si tous ces gens étaient voués au pouvoir de Dieu et obéissaient à Ses règles, mais qu'ils ne se trouvent point de chercheurs dans la législation de la jurisprudence selon les règles du temps moderne ! … Cela représente une plaisanterie de mauvais goût, que tous ceux qui respectent sincèrement l'Islam doivent repousser !



Par cet embarras, l'idolâtrie ne cherche qu'une excuse à son refus de la religion divine, et au maintient de la subordination de l'homme à son prochain afin de dévier le peuple islamique de la Voie divine. Et afin de le pousser à dépasser la période de consécration de la foi sous la forme du mouvement. L'idolâtrie cherche aussi à faire dévier les dirigeants de l'Appel à l'Islam de la voie qu'ils poursuivent et de la nature de cette voie par laquelle se concrétise la théorie qui se dégage du mouvement. De même que c'est par la pratique que se délimitent les lignes de cette religion et se créent les législations qui traitent la vie islamique réelle avec ses authentiques problèmes.



Il est le devoir des dirigeants de l'Appel à l'Islam, de dénoncer la manœuvre ! Il est leur devoir de refuser de répondre à un appel étranger à leur mouvement et à leur religion.



Il est de leur devoir de ne pas se prêter au jeu des ignorants. Et de démasquer la manœuvre d'obstruction et de dépasser son niveau. De refuser la mauvaise plaisanterie connue sous le nom de « réadaptation de la jurisprudence islamique » à une société qui ne déclare pas sa soumission aux lois divines et ne refuse pas les autres lois. Il est de leur devoir d'éviter de se préoccuper de cela et de laisser le travail sérieux. Il est de leur devoir de refuser la ruse fourbe... celle de se préoccuper de semer dans le vent !



Il est de leur devoir d'agir selon la méthode de leur religion. Car c'est là que réside la force de l'Islam et c'est de là ainsi qu'ils peuvent puiser leur force.



La « méthode » en Islam équivaut à la « vérité » et il n'y a pas de différence entre elle. Et toutes méthodes étrangères peuvent aboutir à des fins temporelles, mais elles ne peuvent faire triompher notre voie. S'assigner une voie ou une méthode et donc aussi indispensable que de s'assigner une foi et de s'assigner une règle dans chaque mouvement islamique.



« Certes, ce Coran guide vers ce qu’il y a de plus droit, et il annonce aux croyants qui font de bonnes œuvres qu’ils auront une grande récompense » (Sourate 17 Le Voyage Nocturne – Al Isra, Verset 9)



Chapitre 5 : Lutte pour la cause divine



L’Imam Ibn Qayyim a résumé dans un chapitre intitulé « Lutte menée par le Prophète contre les incroyants et les faux croyants » dans son livre Zad El-Ma’âd, évoquant ainsi la lutte pour implanter l’Islam, a écrit ce qui suit :  La première révélation de Dieu qui fut révélé au Prophète (alayhi salat wa salam) était Iqra, « Lis ». C'était le commencement de prophétie. Dieu a commandé au Prophète d'imposer ceci d’abord à son cœur. Le commandement de prêcher n'était pas encore révélé. Alors Dieu a révélé : « Ô Prophète, relève toi et mets les gens en garde ».


Ainsi, la révélation « Iqra » était sa nomination à la prophétie, alors que « relève toi et mets les gens en garde » était sa nomination en tant que Messager. Dieu a inspiré le Prophète d'avertir d’abord ses parents proches, puis sa tribu, puis les Arabes qui étaient de son entourage, puis de toute l'Arabie et finalement le monde entier. Ainsi pendant treize années après le commencement de la révélation, il a appelé les gens à Dieu par la prédication, sans combattre ou demandé de Jizyah [l’impôt prélevé par les musulmans aux incroyants]. Alors, lors de cette période, il lui a été recommandé de se retenir et de pratiquer la patience et la mansuétude.


Allah lui a commandé alors d'émigrer et ainsi prendre le chemin de l’exil, puis la permission de combattre. Alors il lui a été enjoint de lutter contre ceux qui l'ont combattu, et de ne pas livrer bataille à ceux qui ne lui font pas fait la guerre. Puis plus tard, il lui a été ordonné de combattre les polythéistes jusqu'à ce que la religion de Dieu ait été entièrement établie.

Après que le commandement du Jihad fut révélé, les non-croyants se divisèrent en trois catégories, ceux avec qui il était en paix, le peuple avec qui les musulmans étaient en guerre, et pour finir les Dhimmis. [Littéralement cela signifie « responsabilité », cela se rapporte aux peuples non musulmans résidant dans un état Islamique pour lequel la protection était donnée suite à certains accords et dont le gouvernement Musulman était responsable].



On lui a commandé de respecter les non-croyants avec qui il avait un traité de paix et qui honoraient leurs engagements, il devait mettre en application les articles du traité. Mais s’ils rompaient ce traité, alors il devait donner la notification du rejet de se pacte et devait les combattre. Quand la sourate « Barâ²a » fut révélé c’était pour expliqué et décrire les détails du traitement qui devait être  appliqué à ces trois catégories de non-croyants. On lui a également ordonné que la guerre doive être déclarée contre les gens du livre [chrétiens et juifs] qui déclarent leur hostilité de manière ouverte, jusqu'à ce qu'ils acceptent de payer la Jizyah ou d'accepter l'Islam.



Pour ce qui concerne les polythéistes et les hypocrites, le Jihad devait être déclaré contre eux et ils devaient être traités de manière impitoyable. Le Prophète a combattus les infidèles par le sabre. Comme le Jihad fut porté contre les polythéistes par le combat, il fut porté contre les hypocrites par la prédication et l'argument, une autre classe avec qui un pacte temporaire fut signé.



À cet égard, les personnes avec qui il y avait des traités ont été divisées en trois catégories, la première, sont ceux qui ont rompus les accords, il les a donc combattus et il fut victorieux. La seconde était ceux avec qui le traité a été fait pour une limite de temps indiquée, ont respectés le traité et n’ont apportés aucune aide à ceux qui combattaient le Prophète. Pour ce qui les concerne, Dieu a commandé que leur pacte soit accompli jusqu’à son terme.


La troisième et dernière catégorie fut celle de ceux avec qui le Prophète n'avait pas d’accord et avec qui il n’était pas en conflit [ou ceux avec qui aucune limite d'expiration de pacte n'a été annoncée]. Pour ce qui concerne ces derniers, on lui a commandé que leur soient données le préavis de quatre mois, à terme ils seraient considérés comme ennemis et devaient être combattus.


Allah ordonna au Prophète d’honorer celui qui respecte l’alliance pendant la période prescrite. Les gens de cette classe sont qualifiés de « Dhimmis » ou de protégés de l’Islam. Dieu imposa la capitation « Jizyah » à tous ceux qui embrassaient l’Islam avant l’échéance du pacte.



Ainsi, après la révélation de la sourate « barâ²a », la situation avec les incroyants à l’égard de l’Islam était claire. Ils étaient divisés là aussi en  trois catégories, les adversaires dans la guerre, les personnes avec traités et les Dhimmis. Les personnes avec qui il y eu des traités sont par la suite devenues musulmans et le Prophète n’eu plus affaire qu’aux ennemis directs et à ses alliés. Le Prophète était très craint par ses ennemis. Les personnes soumises par le Jihad sont celles qui étaient le plus effrayées.


Donc (dans l’évolution des choses) les personnes qui se sont dressés contre le Prophète étaient de trois sortes :


Les musulmans qui ont cru en lui et en sa mission (dont les hypocrites).



Ceux avec qui il y eu un pacte de paix et soumis par les armes.



Les adversaires qui ont continué à le combattre.


En ce qui concerne les hypocrites, Allah a commandé au Prophète d’accepter leur conversion et de laisser la sincérité de leurs intentions à Allah, et de continuer le Jihad contre eux par arguments et persuasions. Il a été obligé au Prophète, d’autre part, de ne pas prier sur leurs tombes et, s’il lui arrive de demander pardon à Allah pour leurs péchés, Allah ne le fera pas, car leur affaire était avec Lui. Ainsi était la conduite,  en quelque sorte, du Prophète à l’égard de ses ennemis parmi les « non-croyants et les hypocrites ». Fin de citation.


Dans cette description nous trouvons un résumé des étapes concernant le Jihad présentées d'une excellente façon. Et nous y trouvons aussi toutes les caractéristiques distinctives et de grande ampleur du mouvement actif de la vraie religion. C’est une voie qui mérite une longue médiation, mais au sujet de laquelle nous ne pouvons faire ici que quelques remarques.


D'abord, la méthode de cette religion est très pratique et procède d’un sérieux réalisme. Ce mouvement fait face à la réalité humaine, et emploie les ressources qui sont conformes aux conditions de la réalité de l’existence.


Ce mouvement se dresse en conflit avec la Jahiliyyah et l’idolâtrie, sur lequel se tient une réglementation réaliste et une pratique de l’autorité politique soutenue par le pouvoir des forces matérielles. Ce mouvement Islamique a dû produire des moyens adéquats pour affronter les obstacles de la Jahiliyyah. Tantôt par l’appel à l’Islam et l’explication de la foi et des conceptions de cette croyance. Tantôt par l’emploi de la force physique, c'est-à-dire du Jihad pour supprimer les organismes et les autorités du système de la Jahiliyyah qui empêchent les personnes de se reformer dans leurs idées et leurs croyances, mais surtout afin d’abattre les régimes et détruire les forces qui les soutiennent en empêchant les gens de voir clair et de ne plus être soumis aux hommes mais à Allah Tout Puissant. L’Islam était un mouvement qui ne se contentait pas seulement de pratiquer le dialogue et la dialectique avec le pouvoir matérialiste et n’employait pas la force matérialiste pour conquérir les cœurs et les individus.


Ces deux principes sont également importants dans la méthode de cette religion. Son but est de libérer les gens qui souhaitaient être délivrés de l'asservissement aux hommes de sorte qu'ils puissent servir seulement Allah.


Le deuxième aspect de la religion Islamique est que c'est un mouvement pratique qui progresse petit à petit, et à chaque étape elle fournit des ressources selon les besoins pratiques de la situation et prépare le monde à sa prochaine progression. Elle ne fait pas face à des problèmes pratiques avec des théories abstraites, ni ne confronte ces diverses étapes par des moyens rigides.



Ceux qui exhibent les textes coraniques comme des preuves contre le Jihad en Islam (l’Islam dans sa lutte) ne tiennent pas compte de ses aspects et ne distingue ni sont caractère, ni ne comprennent la nature des diverses étapes par lesquelles ce mouvement (l’Islam) se développe. Ainsi, quand ils parlent au sujet du Jihad, ils parlent maladroitement et se mélangent et s’induisent ainsi en erreur. Ils prêtent un sens erroné aux textes, aux principes et aux règles définitives du concept théorique du Jihad, déviant ainsi ces dits principes. C'est parce qu'ils considèrent chaque verset du Qur'an comme si c'était le principe final de cette religion. Ce groupe de penseurs (d’exégètes), qui ne sont qu’un produit de l'état corrompu d’une branche musulmane, n'ont rien de musulmans mais possèdent seulement l'étiquette de l'Islam et disent avec l’amer défaitisme dans l’âme et le cœur, aux jeunes générations, qui quant à elles, aujourd’hui, ne conservent de cette religion que le titre : « L’Islam ne lutte que pour assurer sa défense ! ».


Ils croient lui rendre service en lui ôtant  ainsi son propre rôle qui est l’abolition de toutes les dictatures de la surface de la terre. L'Islam ne force pas les personnes à accepter sa croyance, mais il veut fournir un environnement libre dans lequel elles auront le choix de croyances. Tout cela après l’abolition des régimes politiques ou après les avoir soumit à la rançon (Jizyah) et à l’engagement  solennel de permettre à leurs propres citoyens de décider librement s’ils accepteront l'Islam ou pas.



Le troisième aspect de cette religion est les nouvelles ressources ou méthodes qu'elle emploie dans son mouvement progressif. Dès le premier jour de sa révélation, cette religion qui s’adressait aux proches du Prophète, à la tribu Quraysh, à tout les Arabes ou au monde entier, tenait le même propos dans son appel. Elle les a appelés à la soumission à un Dieu Unique et au rejet de la domination (seigneurie) d'autres hommes. Selon ce principe il n'y a aucun compromis ni aucune flexibilité. Pour atteindre ce but, le Prophète procéda selon un plan bien déterminé suivant des étapes précises et chaque étape avait ses nouvelles méthodes, comme nous l’avons décrit dans le chapitre précédent.


Un quatrième aspect est que l'Islam fournit une base juridique dans le rapport entre la communauté Musulmane et d'autres groupes cela a bien été défini par le magistral résumé qui se trouve dans le livre « Zad Al-Ma’âd ». Cette définition est basée sur le principe que l'Islam [c'est-à-dire, la soumission à Dieu] qui est un message universel, se fait de Dieu, Qui est à l’origine du monde et de l’humanité. Idée avec laquelle la totalité de l'humanité devrait se mettre en accord et accepter. On doit Lui obéir, ou à la rigueur, ne pas manifester d’hostilité à Son égard, par le moyen d’un système ou d’une puissance politique, ou même par des forces matérielles mises en place pour faire obstacle au droit de prêcher l'Islam et permettant à chaque individu le libre choix pour accepter ou rejeter l’obéissance qui Lui est due. Si quelqu'un fait cela et manifeste son hostilité, alors c'est le devoir de l'Islam de le combattre jusqu'à ce qu’il tombe ou soit tué, ou jusqu'à ce qu'il déclare sa soumission et dépose les armes.



Quand les défaitistes écrivent au sujet du Jihad en Islam pour réfuter ces accusations, ils confondent volontairement comme un prétexte pour embrasser la foi, avec le reste des autres directives Islamiques, "Il n'y a aucune contrainte en religion"(2:256). C'est-à-dire la destruction des forces politiques matérialistes qui empêchent les gens de s’affranchir librement et qui les soumettent à un joug oppresseur et leur interdisent de reconnaître le Pouvoir suprême de Dieu [que d'autre part ils essayent d'annihiler par toutes ces puissances politiques et matérielles qu’ils détiennent]. Il y a là deux données distinctes, qui ne souffrent pas de confusions.


Néanmoins les défaitistes essayent de mélanger les deux aspects et de vouloir confiner et limiter le Jihad à ce qui aujourd'hui s'appelle « la guerre défensive ». Or, le Jihad Islamique n'a aucun rapport avec la guerre moderne et contemporaine, dans ses causes ou dans la manière dont elle est conduite.


Les causes de ce Jihad devraient être cherchées dans la nature même de l'Islam et de son rôle dans le monde, dans ses principes élevés qui lui ont été donnés par Dieu et pour la réalisation de ce que Dieu Lui-même a ordonné au Prophète en tant que messager et que sa mission soit la conclusion finale et avouée de toutes les missions prophétiques précédentes.


Cette religion est vraiment une déclaration universelle de la libération de l'homme de son asservissement par d'autres hommes, mais aussi de la servitude à ses propres désirs, qui est également une forme d’esclavage humain. C’est une déclaration qui ne se reconnaît que dans la souveraineté du Pouvoir unique et absolu de Dieu, Le Très-Haut.


Reconnaître l’Unicité divine absolue est un défi à tous les genres et toutes les formes de systèmes qui sont basés sur le concept de la souveraineté de l'homme par l’homme. En d'autres termes, il déclare la guerre là où l'homme a usurpé l'attribut divin. N'importe quel système dans lequel les décisions finales ont été appropriées par l’être humain pour ses besoins personnels et non dans l’autorité divine. Il est le rejet de toutes situations dominées par le pouvoir sur d’autres humains, sous quelque forme que ce soit, sur la terre. Cette reconnaissance signifie la méconnaissance et la spoliation du Pouvoir de Dieu, spolié, au lieu de le rendre à Dieu. On chasse les usurpateurs qui dominent les gens par des législations qu’ils ont conçues pour eux-mêmes. En se prenant pour des dieux, ils considèrent leurs prochains comme des esclaves… En d’autres termes, cela signifie la négation totale de la souveraineté humaine sur les hommes et son remplacement par le règne de Dieu sur terre.



"C'est lui qui est Dieu dans et Dieu sur terre ; et  c'est Lui le Sage, l'Omniscient !" (43:84)



"Le pouvoir n'appartient qu'à Allah. Il vous a commandé de n'adorer que Lui. Telle est la religion droite; mais la plupart des gens ne savent pas" (12:40)


Le principe de l’établissement du règne de Dieu sur terre n'est pas la reprise des pouvoirs par quelques religieux [les prêtres ou le shiisme], comme cela a été fait sous le règne de l’église, ni de la détention du pouvoir par ceux qui disent parler au nom de Dieu Tout-Puissant et deviennent gouverneurs, de même que dans le cas d’une « théocratie ». Établir la règle de Dieu signifie que ses lois soient imposées par l’authentique Pouvoir de Dieu à Qui la décision finale de toutes les affaires instaurées selon les règles qu’Il a conçues d’avance.


L'établissement de la domination de Dieu sur terre, la suppression du pouvoir humain, extraire la  souveraineté de ceux à qui l'on usurpe pour le rendre à Dieu Seul en faisant valoir la suprême Autorité de la Loi divine (Shari’a) et de l'abolition des lois synthétiques que les hommes ont imposées, mais cela ne peut pas être réalisé uniquement par la révélation et la prédication car ils ne s’en dessaisiront pas. Ceux qui ont usurpés l'autorité de Dieu et oppriment les créatures de Dieu ne vont pas renoncer à leur puissance simplement par le prêche, s’il avait été ainsi, la tâche des Prophètes de Dieu aurait été facile. Au contraire l'histoire des Prophètes abonde de difficultés évidentes, ainsi que l'histoire de la lutte pour la religion vraie avant de se propager à travers les générations. Cette déclaration universelle de la libération de l'homme de toute autre autorité sur terre, sauf celle de Dieu, et la déclaration de la souveraineté du Dieu Unique le Seigneur de l'univers, n'est pas simplement une proclamation théorique, philosophique et passive. C'est un message positif, pratique et dynamique en vue de provoquer l'exécution de la Shari’a de Dieu et les soustraire à toute autre domination que celle de Dieu, Celui qui n’a pas d’égal. Ceci ne peut pas être atteint à moins que l’Islam adopte le caractère d’un mouvement en coexistence avec son caractère persuasif. C'est pour qu’il puisse traiter la réalité humaine  sous tous les angles et par des moyens appropriés qui seront nécessaires à chaque situation rencontrée.


Puisque cette religion proclame la liberté de l'homme sur la terre sur toute autre autorité sauf celle de Dieu, elle est confrontée à chaque période de son histoire à l’obstacle des croyances et des concepts, des puissances physique et des structures politiques, sociales, économiques, raciales et de classe. En outre, la croyance et les superstitions corrompues se mêlent avec cette religion, fonctionnant côte à côte avec elle et prenant racine aux cœurs des peuples.



Si la persuasion par la prédication est habilitée à traiter des croyances et des conceptions, le mouvement quant à lui se charge de son côté, du reste des obstacles matériels. En premier lieu, celui du pouvoir politique qui repose sur des éléments, des mythes du racisme, de la lutte des classes sociales et économiques très compliqués. Ainsi ces deux concepts - prédication et le mouvement  - lorsqu’ils sont unis, se confrontent et se dressent contre ces aspects de la situation humaine avec toutes les méthodes et les moyens nécessaires, conformes à ses composants. Pour l'accomplissement de la libération de l’homme soumis aux hommes [de toute l'humanité aussi] il est nécessaire que ces deux méthodes doivent fonctionner côte à côte. C'est un point très important sur lequel il est nécessaire de mettre l’accent.


Cette religion n'est pas simplement une déclaration de la liberté des Arabes en tant que tel. Il n’est pas non plus une mission réservée aux Arabes seulement. Il s'adresse à la totalité de l'humanité, et son champ d’action est la terre entière. Car Dieu, Le Très Haut, n’est pas le Dieu des Arabes uniquement et Sa souveraineté n’est pas exclusivement à ceux qui croient en l'Islam. Dieu est le Dieu de l’humanité.


Cette religion veut rapprocher l’humanité toute entière à son Dieu et la libérer de la servitude d’autres créatures et de l’idolâtrie. Dans la conception Islamique, la pire des subordinations est celle qui consiste à obéir à des lois conçues par les hommes en vue de subjuguer d’autres hommes. Il ressemble à l’adoration qui est l’apanage du Droit Divin. Tous ceux qui y adhèrent tournent le dos à la religion de Dieu. Bien qu’ils puissent prétendre que les salutations et les bénédictions soient sur Lui.


Le prophète (alayhi salat wa salam) a clairement fait allusion selon la Shari’a, de l’inobservance de la religion. Cela équivaut à concevoir l’adoration conformément aux juifs et aux chrétiens incroyants,  qui ont désobéis aux ordres reçus : de n’adorer que Dieu Seul.


Tirmidhi a rapporté sous l'autorité d’Adey Ibn Hatim : « Ayant entendu l’Appel du Prophète à l’Islam, Adey s’est enfuit et s’est réfugié en Syrie (il avait accepté le christianisme avant le temps du prophète), mais sa sœur et certaines personnes de sa tribu furent fait prisonniers de guerre. Le prophète (alayhi salat wa salam) a traité sa sœur avec respect et lui offrit des présents. Elle alla trouver son frère et l’invita à rejoindre l’Islam et lui conseilla de rendre visite au prophète paix sur lui. Alors, Adey fini par accepter. Les gens étaient très impatients de le voir revenir à Médine. Il se rendit donc chez le Prophète avec autour de son cou une croix d’argent. En entrant chez le Prophète (alayhi salat wa salam), il le trouva en train de lire le verset : « Ils (les gens du livre) ont pris leurs rabbins et leurs prêtres comme seigneurs a la place de Dieu !". Adey lui dit alors: « nous n'adorons pas nos prêtres ». Le Messager de Dieu répondit : "Lorsque leurs prêtres et rabbins disent qu’une chose est permis,  alors ils l’acceptent comme permise et lorsqu’ils déclarent une chose comme interdite, ils la considèrent comme interdit, c’est ainsi qu’ils les adorent. "


L’explication du Prophète (alayhi salat wa salam) a clairement indiqué que l'obéissance aux lois et aux jugements des hommes est une sorte de culte et celui qui fait cela est considéré comme hors de l’Islam. En d’autres termes c’est prendre d’autres hommes comme divinités, et l’Islam lutte contre ce genre de pratique pour libérer l’homme sur terre de toute autre sujétion que celle du Dieu Unique.


Ainsi la nécessité de diffusion pour l’Islam s’est-elle fait sentir pour enrayer une situation contraire à la déclaration générale, par le moyen de la persuasion et de l’action concomitante. C’est pour mieux assener les coups contre les forces politiques qui instaurent d’autres règnes que celui de Dieu. C'est-à-dire que ces règnes administrent les gens avec d’autres lois que celles de Dieu pour les hommes et qui empêchent les êtres convaincus de s’adonner librement à la foi sans rencontrer d’obstacles de la part du pouvoir. La nécessité se fit donc sentir pour l’Islam d’instaurer un régime social, économique et politique permettant au mouvement de libération de se dégager effectivement après la chute de la force dominante. La force dominante étant à caractère purement politique ou empreinte de racisme, ou de lutte des classes au sein d’une même race.

Ce n'est pas l'intention de l’Islam d’attirer les gens par la force, mais l'Islam n'est pas simplement une croyance. Comme nous l’avons déjà précisé, l'Islam est une déclaration universelle de la libération de l'homme de toute servitude à d'autres hommes.


Ainsi son but était d’abord d’abolir les régimes et les gouvernements qui exercent l’exploitation de l’homme par son prochain. Ensuite l'Islam désire la libération effective des individus de cette oppression politique pour qu’ils puissent choisir librement la croyance qui leur convenait. Après l’énoncé de la vérité des choses. Cette liberté ne signifie nullement que les hommes doivent être les esclaves de leurs propres désirs, qu’ils acceptent d’être esclaves de leurs prochains ou qu’ils prennent les uns et les autres pour divinité en dehors du Dieu authentique !


Les bases du régime qui régit les êtres sur terre doivent nécessairement reposer sur l’adoration de Dieu Seul et l’acceptation exclusive des lois qu’Il a conçues pour les êtres. Ensuite et dans cette atmosphère du libre choix, chacun peut décider de la foi qu’il à choisir. Et ainsi la religion relève de Dieu Seul avec tout ce qui s’y rattache du point de vue soumission, obéissance et adoration.



Etymologiquement, la notion de religion est certes plus étendue  que la notion de foi. La religion, en fait, est la voie et l’organisation qui régissent la vie et elles reposent en Islam sur la foi. Mais la religion est plus étendue dans ses généralités que la foi.


Celui qui comprend le caractère particulier de cette religion comprendra également la nécessité de l’action par l’usage des armes en concomitance avec la persuasion par les idées, comprendra qu’il s’agit là d’une action défensive au sens strict du terme actuel « guerre », préventive ou offensive. Alors que les défaitistes présentent l’Islam dans sa lutte autrement, sous couvert de la situation actuelle d’une part et les perfides attaques des orientalistes contre l’Islam d’autre part. C'était un mouvement de progrès dans l'élimination de la tyrannie et la libération de l’homme sur terre avec des moyens appropriés à la situation humaine lors d’étapes définies, qui ont utilisés des moyens proprement renouvelés. S’il est toutefois indispensable de qualifier l’Islam dans son mouvement de lutte par le terme « d’action défensive », il faut alors prendre en considération qu’il s’agit là d’une défense de l’être humain même contre tous ces facteurs qui limitent sa liberté et freinent son action. Ces éléments prennent la forme de croyance et de concepts. Aussi bien que ces systèmes politiques se basent sur des distinctions économiques, raciales ou de classe. Lorsque l'Islam fut révélé, le monde était plein de tels systèmes et aujourd’hui des séquelles demeurent au sein de nos sociétés et l’idolâtrie est encore présente de nos jours !

  Avec l’extension du mot défense, nous pouvons saisir les mobiles profonds de la pénétration de l’Islam dans le monde par la lutte et comprendre la nature même de l’Islam par la lutte et comprendre la nature même l’Islam. L’Islam est un serment solennel pour la libération de l’être humain du joug de son prochain et son pouvoir sur le monde. Il est la fin du règne du vice de l'arrogance et de l'égoïsme de l'homme et le triomphe de la Shari’a ici bas.


Quant à la recherche d’une justification au Jihad, au sens strict du mot, par l’emploi contemporain du terme défensif, il n’y a là qu’une tentative dénotant la méconnaissance de la nature même de cette religion et du rôle qui lui échoit dans ce monde [Considérant la péninsule Arabe comme étant la seule patrie de l'Islam]. Le même sens vaut quant à la tentative de vouloir prouver que la lutte pour la foi islamique ne limitait qu’à repousser l’agression des forces coalisées  et des puissances voisines. Cette tentative accepte, volontairement, la défaite, devant la pression des événements actuels, et la perfide attaque des orientalistes contre le Jihad en Islam.



Supposons qu’Abu Bakr, 'Umar ou 'Uthman (paix sur eux) étant convaincus de l’impossibilité d’une attaque de la part des puissances romaines et persanes  sur la péninsule Arabique, s’étaient abstenus, malgré cela, de promouvoir le message de l'Islam qui s’est propagé dans le monde entier ? Comment le message de l'Islam pourrait-il avoir été propagé s’ils auraient agit alors contre des barrières  matérielles dressées par le régime de l'état, le système socio-économique et par des structures raciales soutenue par la puissance matérielle et militaire du gouvernement ? Barrières instaurées pour empêcher la progression de la nouvelle religion.


Il serait fallacieux de supposer qu'un appel lancé pour libérer l'humanité, quel qu’il soit, sois stoppé par ces obstacles, en leur livrant de pure rhétorique ! L’usage du langage et de la persuasion n’est valable que lorsqu’on lui permet de pénétrer la masse ou les masses pour les éclairer que lorsqu’il y a liberté de communication et que les gens sont libres de toute influence. Dans ce cas, il est juste de dire qu’il n’y a pas de contrainte en religion. Mais quand il n’y a pas de tels obstacles et de pareilles influences matérielles dressées, il est indispensable de les éliminer par la force, pour pouvoir dialoguer directement avec les cœurs et les âmes sans aucune entrave limitant leurs libertés et leurs actions.


Puisque l'objectif du message de l'Islam est une déclaration décisive de la liberté de l'homme, pas simplement par un survol philosophique mais également selon les conditions de la vie réelles, il doit alors utiliser le Jihad. Peu important que la patrie de l'Islam [Dar Ul- Islam] soit en état de paix ou menacée par ses voisins.


Lorsque l'Islam recherche la paix, son objectif n'est pas cette paix superficielle et précaire consistant à garantir la paix uniquement à l’intérieur du territoire, où vivent ceux qui ont embrassés la foi musulmane. Mais il cherche la paix qui implique que toute religion est l’apanage de Dieu et non le commencement et ensuite le développement de l’appel à l’Islam. Ces étapes ont fini, comme l’a indiqué l’Imam Ibn Qayyim, dans la relation que nous avons dépeinte dans ce chapitre, au classement des incroyants en trois catégories bien distinctes [les adversaires dans la guerre, les personnes avec qui il y avait des traités et les Dhimmis]. Ce sont des attitudes logiques  de la quintessence de l’Islam et de ses buts, non pas les allégations frauduleuses des défaitistes face à la situation actuelle et devant les attaques sournoises des orientalistes !



« Dieu épargna aux Musulmans de faire la guerre à la Mecque ainsi que durant la première période après l’émigration vers Médine. Il leur fut dit : « Pas d’hostilité accomplissez la prière et pratiquez la charité (Zakat) ». (Sourate : Les Femmes, Verset : 77)



Puis la permission de combattre fut donné par Dieu : « Autorisation est donné aux victimes d’agressions de se défendre, car elles sont vraiment lésées et Dieu est certes Capable de les secourir »


« Elle fut donnée à ceux qui ont été expulsés injustement de leurs foyers pour avoir simplement dit : « Notre seigneur est Allah ! » Si Dieu ne repoussait pas les hommes les uns aux autres, les ermitages seraient démolis ainsi que les synagogues, les oratoires (églises) et les mosquées, où le nom de Dieu est fréquemment invoqué. Certes Dieu secoure ceux qui aident au triomphe de sa cause, car Dieu est en vérité, Fort et Puissant ».


« Elle est accordée à ceux qui, si nous consolidions leur pouvoir sur terre, accompliraient la prière, s’acquitteraient de l’aumône légale, ordonneraient toute bonnes actions et dénonceraient toutes actions répréhensibles. A Dieu appartient en dernier, l’issue de toute chose ». (Sourate: Le Pèlerinage, Versets : 39-40-41)


Ensuite, il fut ordonné de combattre leurs belligérants et d’épargner le reste : « Combattez pour la cause de Dieu ceux qui vous combattent… » (Sourate : La Vache, Verset : 190)


Puis il leur fut ordonné de combattre tous les infidèles : « Combattez tous les polythéistes comme ils vous combattent ». (Sourate: Le Repentir, Verset: 36)

Il leur fut dit aussi « Combattez ceux qui ne croient ni en Dieu, ni au jour dernier  et ne s’interdisent pas ce que Dieu et Son envoyé ont prohibés. Combattez également ceux parmi les gens du Livre, qui ne professent pas la religion de la vérité, à moins qu’ils ne versent la capitation directement (Jizyah) et ce en toute humilité ». (Sourate: Le Repentir, Verset: 29)


Ainsi, selon l'explication par Imam Ibn Qayyim, les musulmans ont été retenus de combattre au début, puis l’autorisation divine leur fut donnée. Après, il fut ordonné de lutter contre les agresseurs et finalement il fut commandée de lutter contre tous les polythéistes.


La haute valeur des versets coraniques concernant le Jihad, l’importance des Hadiths Prophétiques qui incitent à entreprendre cette guerre et le sérieux des événements rendant nécessaire cette lutte, survenus au début de l’Islam et tout au long de son histoire, tous ces éléments ne nous permettent pas de nous laisser duper. Les défaitistes pourraient, nous induire en erreur, par des interprétations erronées devant les impératifs de la situation actuelle et devant les attaques sournoises des orientalistes au sujet du combat que mène l’Islam.



Quel genre d'homme peut être celui qui, après avoir écouté le commandement de Dieu et les traditions du Prophète (alayhi salat wa salam), après avoir pris connaissance des événements  qui ont déclenchés la lutte Islamique, pense toujours que c'est une injonction provisoire liée à des conditions passagères et qu'elles ne concernent seulement que la défense des frontières ?



Dieu en déclarant aux croyants dans les premiers versets de Coran qu’il les autorise à entreprendre le combat sous certaines conditions, les a informés des buts la lutte, menée ici bas : et ainsi remédier aux méfaits commis sur terre.


Ainsi, cette lutte n'est pas une phase provisoire mais un état éternel [un état éternel, comme la vérité et le mensonge ne peuvent coexister sur cette terre]. L’islam s’est engagé solennellement à faire triompher le Pouvoir unique de Dieu sur terre et de délivrer l’homme de la dépendance d’autrui et de délivrer les hommes de la servitude  de ceux qui ont usurpés l’autorité divine sur terre. Pourtant ceux qui s’étaient attribués le pouvoir de Dieu, ne pouvaient rester les bras croisés à l’égard de l’Islam. Quant à lui, il s’acharnera de son coté afin de délivrer  les hommes du pouvoir usurpé par une poigné de charlatans. La lutte éternelle pour la liberté de l'homme continuera jusqu'à ce que la religion soit entièrement vouée à Dieu.


La fin de la guerre à la Mecque n’était qu’une étape de la longue stratégie. Le début de l’exode « Hijra » à Médine en fut une autre. Les raisons qui ont incitées les groupements Musulmans de Médine, après la première période, à combattre, n’ont rien à faire avec la garantie de paix accordée à la ville. Puisque la garantie de paix en faveur de la ville est un premier résultat des étapes suivis par le mouvement et non pas le résultat final. Ce résultat, en effet, le déclenchement du processus en garantissant la base de départ : départ vers le libertin de l’homme et l’élimination des obstacles qui l’empêchaient de s’y libérer de ses propres handicaps. La recommandation faite aux croyants d’arrêter les combats à la Mecque est claire, car la liberté d’expression était possible, au dirigeant du mouvement, le Prophète Mohamed, de faire appel à sa tribu, les Beni-Hâchim, pour le soutenir dans sa mission. Ainsi il pouvait s’adresser directement aux cœurs et à l’âme des gens. Il n’y avait plus, à ce moment, d’autorité politique organisée qui aurait empêché de faire entendre sa voix, ou qui aurait interdit aux gens de l’écouter ! Il n’était donc plus nécessaire, à cette époque, de faire usage de la force, que pour d’autres impératifs qui existaient à cette époque, et dont j’ai donné un aperçu dans l’étude « A l’ombre du Coran » dans l’explicatif du verset : «  As-tu remarqué le comportement de ceux à qui naguère, il fut dit: « Pas d’hostilité, accomplissez la Salat et donnez la Zakat ». (Sourate: Les Femmes, Verset: 77)



Cela est motivé, peut-être, par le fait que la période Mecquoise est une période d’éducation et de préparation, préparation dans un environnement particulier et pour un milieu bien déterminé, destinée à certaines gens. Les buts poursuivis par l’éducation étaient la préparation d’un tel milieu. C'est-à-dire habituer l’Arabe à la patience envers l’oppression et supporter l’injustice infligée à sa personne ou à ceux qui se trouvent sous son autorité pour qu’il puisse se libérer par lui-même. Enfin libérer sa personne  et celle de ses subordonnés qui ne seront plus pour lui le pôle d’attraction et le promoteur essentiel de sa vie. On l’habituait, à cette époque, à savoir se dominer, en freinant ses penchants, et sa propre nature. On l’habituait à vivre au sein d’une société organisée, qui a une direction à laquelle il doit se référer au sujet de tout ce qui touche sa vie. Il doit se conformer aux directives de cette direction quelles qu’elles soient, même si elles contraignent sa nature et ses habitudes.


C’était là, la base sur laquelle reposait la personnalité de l’individu arabe, la construction de la société musulmane soumise à une direction dirigée, une société civilisée progressiste, une société détachée de l’anarchie et du tribalisme sauvage qui régnait.


Il se peut aussi, qu’étant dicté par un appel pacifique, cela à plus d’effet et d’efficacité dans un milieu comme celui de Quraysh, connu pour son ferme attachement à ses origines et son recours facile aux armes. Et gagner le combat avec Quraysh, dans une pareille époque aiderait à rehausser le ton, et à provoquer une série de représailles et de vengeances comme celle qui a déclenché les guerres de Dahesse, El-Ghabraâ et El-Bassous. Ces guerres ont durées de longues années, au cours desquelles des tribus entières furent décimées. De nouvelles vendettas seraient toujours liées, dans l’esprit et les souvenirs à l’Islam, et ne pourraient jamais prendre fin. L’Islam, au lieu d’être la révélation d’une religion, serait alors une série de représailles vindicatives et se détournerait de sa vocation essentielle, alors qu’il n’est qu’à son début. Cela risquerait de le vouer à l’immobilisme pour toujours !


Une autre raison aussi est que l’on voulait éviter de semer la graine de la discorde en déclenchant des luttes sanglantes au sein de chaque maison. En effet, s’il n’y avait pas d’autorité publique, qui se chargerait de punir et corriger les convertis. Cette tâche reviendrait à ce moment-là aux chefs de chaque famille qui devaient martyriser et corriger ceux qui veulent abandonner le cadre de l’autorité familiale. Dans ces circonstances, la permission de combattre signifierait le début d’une ère de discorde et chaque maison seraient devenue un champ de bataille. Le peuple aurait dit « Voilà ce que signifie l’Islam ! ». On a même dit cela au sujet de l'Islam, alors que le combat n'était pas encore autorisé !



Quraysh a, en effet, mené une campagne de dénigrement contre le Prophète. Au sein des délégations des tribus arabes venues pour le pèlerinage ou pour le commerce, on a prétendu que Mohamed sème la discorde entre le père et son fils, en plus de la discorde qu’il a semé au sein de son peuple et de sa propre famille !


Comment serait devenue la situation alors, si cela aurait été le cas et s’il avait donné aux fils de devenir des parricides ? Au tuteur de tuer son pupille, au sein de chaque maison ?


Cela résulterait aussi, peut être, par le fait que Dieu savait que certains contradicteurs, au début de l’Islam empêchaient les croyants d’observer leur religion, après les avoirs combattus et martyrisés. Dieu savait peut être que ces contradicteurs finiraient donc par renforcer les rangs de l’armée des convertis et se classer parmi ses dirigeants, comme ce fut de Omar Ibn Al-Khattâb !


C’était aussi, à cause du courage et de la noblesse du caractère arabe au sein du milieu tribal. Les arabes avaient tendance à se porter au secours de toute victime d’injustice qui supporterait son infortune avec stoïcisme, surtout lorsque la victime est noble. De nombreux faits on, en effet, prouvés l’authenticité de cette thèse. Ibn Dagnah, par exemple, n’a pas accepté de laissé Abu Bakr quitter la Mecque et s’exiler. Il avait considéré sa décision comme une honte pour les Arabes, et il lui a même proposé sa protection. La dernière marque de ce processus est l’abolition de l’acte du boycottage des Beni Hâchim,  dressé contre la tribu d'Abi Taleb, très longtemps assiégée à tel point qu’elle faillit périr de faim. Dans un autre milieu de l’ancienne civilisation, s’il avait refusé la soumission, l’acceptation de l’injustice serait de nature à provoquer l’humiliation et le mépris du milieu et un sentiment de vénération envers l’injustice et l'oppresseur !


Cela était, peut être, à cause du petit nombre de musulmans à cette époque et de leur concentration à la Mecque, car la nouvelle religion ne s’était pas encore propagée sur toute la péninsule arabique. Même si elle s’était répandue, c’était par brides d’informations vagues et sans continuité. Les tribus arabes s’étaient tenues à l’écart d’une bataille qu’ils considéraient comme limitée, entre les Quraysh et quelques uns de leurs fils. Elles attendaient, avant d’agir, de connaître l’aboutissement de la situation. En pareilles circonstances, il est possible que la bataille ait un terme  et une querelle domestique de Quraysh.



Dans ces circonstances, si on avait permis le combat, cette guerre limitée aurait eu comme conséquence l'annihilation complète des musulmans et ce même si ils auraient tués un grand nombre de leurs adversaires. L'idolâtrie aurait continuée et l'aube de la naissance d’un système musulman ne se serait jamais produite et n'aurait jamais atteint son zénith, alors que l'Islam est indiqué pour être un message universel destiné au monde.



Pendant la période Médinoise le combat n’était pas encore prescrit là aussi, car le Prophète (alayhi salat wa salam) avait signé un pacte avec les juifs de Médine et avec les Arabes incroyants (ainsi que ceux des environs de Médine), une action qui était nécessaire à ce stade de la révélation.


D'abord, parce qu’il y avait une occasion ouverte pour la prédication utile à la propagation de l’Islam. Il n'y avait aucune force politique qui entravait cette possibilité et la liberté des populations à accepter les préceptes islamiques. Tout le monde avait reconnu l’existence du nouvel état musulman et l’autorité de son chef, le Prophète de Dieu, Mohammed, paix et salut sur lui, pour ce qui concernait les affaires politique de cet état. Il a été convenu par tous les parties, dans la convention signée, que personne ne ferait de traité de paix ou déclaration de guerre ou même établirait des relations avec l’étranger sans permission expresse et l’accord préalable du Prophète (alayhi salat wa salam). Ainsi, la vraie puissance de Médine était aux mains de l’idéologie politique islamique. Les portes étaient également grandes ouvertes à la prédication et il y avait une grande liberté de croyance.


Ensuite, à ce stade la Prophète (alayhi salat wa salam) a voulu conserver tous ses efforts dans le combat contre Quraysh, dont l'opposition implacable était un grand obstacle dans la propagation de l'Islam au sein d'autres tribus qui attendaient de voir les résultats finals de la lutte. C'est pourquoi le Prophète (alayhi salat wa salam) s'est empressé d'envoyer des groupes de prédicateurs et de combattants pour libérer les zones influencées par Quraysh. Le premier régiment était celui commandé par Hamza Ben Abdel Mouttaleb, et partit au mois du Ramadhan, sept mois seulement après l’exode (Hijra).


Puis, les contingents se succédèrent,  neuf mois à peine après l’exode, en suivirent d’autres, au treizième, puis au seizième et enfin au dix-septième mois. Le régiment commandé par Jahash d'Abdullah fut le premier à affronter l’armée ennemie qui avait lancée une expédition contre eux. Ceci s'est produit pendant le mois de Rajab, qui a été considéré un mois sacré. A ce sujet Allah fit descendre le verset de la sourate La Vache suivant : "Ils vous interrogent au sujet du combat en mois sacrés. Dis : « Y combattre est un péché grave, mais il est plus grave encore auprès de Dieu de faire obstacle au sentier de Dieu, d'être impie envers Dieu et la Mosquée sacrée, et  d'en expulser ses habitants ». L'association est plus grave que le meurtre." (Sourate : Al-Baqarah, Verset: 217)



Pendant le Ramadan de la même année, la bataille de Badr eu lieu et la sourate Al-anfâl fut révélée pour relater cette bataille.


L’étude approfondie des circonstances qui ont engendrées cette situation ne permet pas d’affirmer si oui ou non le mouvement islamique repose sur la notion de défense dans le sens strict du terme, comme veulent le faire croire les défaitistes en face de la situation actuelle, et devant les sournoises attaques de la part des orientalistes !



Ceux qui ont tendance à rechercher de vagues raisons défensives nécessaires à caractère défensif dans l'histoire de l'expansion islamique, ne résisteraient pas un instant à l’attaque des orientalistes, au moment où les musulmans ne disposaient plus de forces matérielles, et n’avaient même pas la foi. Sauf ceux que Dieu a voulu sauvegarder et qui persistaient à observer le serment solennel de l’Islam par la libération de l’être humain sur terre de toute domination autre que celle de Dieu. Ceux là cherchaient des justifications littéraires à la lutte menée par l’Islam.


Mais le mouvement islamique n'a besoin d'aucun argument pris des littératures autres que ceux contenus dans les versets coraniques : "Qu'ils combattent donc sur le sentier de Dieu, ceux qui troquent la vie présente contre la vie future. Et quiconque combat dans le sentier de Dieu, tué ou vainqueur, Nous lui donnerons bientôt une énorme récompense."


"Et qu'avez vous à ne pas combattre dans le sentier de Dieu, et pour la cause des faibles: hommes, femmes et enfants qui sont opprimés et qui appellent "Seigneur ! Fais-nous sortir hors de cette cité dont les personnes sont des oppresseurs, et assigne nous de Ta part un allié, et assigne nous de Ta part un secoureur." "Ceux qui croient combattent pour la cause de Dieu, tandis que ceux qui ne croient pas le combattent pour la cause de la du Tâghût (tyrannie). Eh bien, combattez les alliés de Satan. En effet, la ruse du Diable est faible." (Sourate: Al-'Imran, Versets: 74-75-76)


"Dis à ceux qui ne croient pas que, s’ils cessent, on leur pardonnera ce qui c'est passé. Et s'ils récidivent, (ils seront châtiés); à l'exemple de ceux qui les ont précédés" "Et  combattez les jusqu'à ce qu'il ne subsiste plus d'association, et que la religion (la foi) soit entièrement (dédiée) à Dieu. Puis, s'ils cessent (ils seront pardonnés car) Dieu vois ce qu'ils font."



"Et s'ils tournent le dos, sachez alors que Dieu est votre Maître. Quel excellent Maître et quel excellent Protecteur !" (8 : 38-39-40)


"Luttez contre ceux  qui ne croient pas en Dieu et au Jour dernier , qui n'interdisent pas ce que Dieu et Son messager ont interdit, et que ne professent  pas la véritable religion, parmi ceux qui ont reçu le Livre,  jusqu'à ce qu'ils payent  la Jizyah de leurs propres mains et soient soumis."


"Les juifs disent : ''Uzayr est le fils de Dieu ", et les chrétiens disent : "Le Messie est le fils de Dieu". Tel est leur parole provenant  de leurs bouches." Ils imitent les dires des mécréants qui les ont précédées. Que Dieu les anéantisse ! Comment se sont-ils pervertis !"


"Ils ont pris leurs rabbins et leurs prêtres, ainsi que le Messie  fils de Maryam comme seigneur en dehors d'Allah,  alors qu'on ne leur a commandé que d'adoré un Dieu unique. Pas de divinité à part lui ! Gloire à lui ! Il est au dessus de ce qu'ils [Lui] associent."


"Ils veulent éteindre avec leurs bouches la lumière de Dieu, alors que Dieu ne veut que parachever Sa lumière, quelque répulsion qu'en aient les mécréants" (Sourate  At-Tawba, Verset 29-30-31-32)


Les raisonnements concernant le Jihad qui ont été décrits dans les versets ci-dessus sont d’établir l'autorité de Dieu, de bannir les pratiques méchantes et diaboliques, d’abolir le règne des individus qui consistait à dominer leurs semblables, alors qu’ils devraient tous se soumettre au pouvoir Divin de Dieu le Très Haut. Cela est largement suffisant pour confirmer le principe « pas de contrainte en religion ». C’est-à-dire pas de contrainte pour la foi et la conversion à une religion quelconque après l’affranchissement de l’esclavage. Et pour confirmer le principe du Pouvoir unique de Dieu.



Le Jihad en Islam est justifié dans le but d’une libération complète de chaque homme dans le monde de la servitude vis-à-vis d'autres êtres humains de sorte qu'ils ne puissent servir que Dieu l’Unique sans lui accorder aucun associé. C'est en soi une raison suffisante qui existait déjà dans le cœur des musulmans lorsqu’ils entreprirent leurs conquêtes. Toutes les fois où on leur posait la question « pourquoi combattez vous ? » aucun ne répondait « mon pays est en danger et je combats pour sa défense » ou que « les Persans et les Romains nous ont envahis » ou pour finir «  nous voulons instaurer notre domination et voulons faire tomber les corrompus ».


Les musulmans répondaient plutôt qu’ils voulaient suivre les exemples de Rabii Ben Amer, de Hadifa Ben Mohsen et de Moghira Ben Châaba, lorsqu’ils répondaient à Rostom le chef de l’armée persane, qui lors de la bataille de Qadisiyyah, s’est enquit auprès d’eux trois jours durant sur les raisons qui les poussaient à combattre. Ils répondaient : « Dieu nous a envoyé épargner ceux qui le désirent, de l’adoration de leurs semblables et leur permettre de ne vénérer que Dieu, de les libérer d’une vie limitée pour une vie plus large, de l’injustice des croyances à la justice de l’Islam. Pour cette raison, Dieu a chargé son Envoyé de révéler Sa religion aux gens. Ceux qui accepteront la religion de Dieu, auront la vie sauve, garderont leurs terres  et leurs biens, mais ceux qui refuseront la religion de Dieu subiront la guerre. Nous ne mettrons fin à cette guerre que lorsque nous soyons victorieux ou martyrs ».



Ce sont les raisons inhérentes à la nature même de cette religion. De même, que le message universel d’une libération. Sa manière pratique de combattre et de faire face à la situation et aux conditions humaines par des méthodes appropriées et perpétuellement renouvelées. Cette autojustification a existée dés le début même de l’Islam, alors qu’aucune attaque contre la terre d’Islam et aucune menace contre les Musulmans n’existait. C’est une justification qui réside dans la nature même de la méthode du message et dans son réalisme, face aux obstacles effectifs dressés par les groupements humains. Et non pour des raisons défensives limitées dans l’espace et le temps ! Il suffit que le musulman entreprenne le combat avec toutes ses forces et tous ses biens pour faire triompher le règne de Dieu et ces hautes valeurs dont il ne tire aucun profit personnel. Aucun profit personnel ne l’aurait incité à entreprendre un pareil combat. Le musulman, avant d’entreprendre la lutte par les armes, avait certainement mené le grand combat contre lui-même, Satan, ses propres désirs et ambitions. Contre ses intérêts personnels, de sa famille ou de sa nation, contre tout ce qui est contraire à l'Islam. Et contre tout obstacle qui barre le chemin à l’adoration de Dieu et à l'exécution de Son autorité sur terre, bannissant ainsi le pouvoir des dictateurs qui se sont attribués le pouvoir divin.


Ceux qui disent que Jihad  en Islam n’est que « défense de la patrie de l'Islam », diminuent la grandeur de la façon de vivre la religion islamique et la considèrent moins importante que leur « patrie ». Ceci n'est pas le point de vue islamique et ceci est complètement étranger à la conscience de la religion islamique.


Il y a là, en effet, un nouveau point de vue, étranger à la nature de l’Islam. La foi et la méthode représentent cette nature et la société régie par cette méthode, sont les seuls aspects de la nature de la religion musulmane. Quant à la terre et la patrie, elle n'a en soi aucune valeur ou poids ! Du point de vue islamique, la seule valeur que la terre peut avoir provient du seul fait que Dieu y exerce sa Souveraineté. Elle n’a de valeur que si elle considéré de la sorte. La terre pouvait être le bastion et la maison de l’Islam, mais aussi le point de départ pour la libération des hommes.


Naturellement, dans ce cas, la défense de la « patrie de l'Islam » constitue en quelque sorte la défense de la foi islamique, de cette religion et de la communauté qui la compose. Cependant, sa défense n'est pas l'objectif final du mouvement islamique dans le Jihad. Car la défense de « la maison de l’Islam » est un facteur pour faire triompher le règne de Dieu et considérer cette défense comme point de départ pour transmettre le message à toute l'humanité. Car le genre humain est l’objet de la religion musulmane, la terre entière étant son champ d’action !



Comme nous l’avons décrit précédemment, il y a beaucoup d'obstacles pratiques pour l’établissement des règles de Dieu sur terre, telle que la puissance matérielle de l'état, des organismes et des milieux sociaux. L'Islam emploie la force seulement pour anéantir ces obstacles. De sorte qu’aucune entrave ne se dresse pour l’empêcher d’adresser son message aux foules et ainsi toucher leurs cœurs et leurs âmes en leurs laissant la liberté de choisir.


Nous ne devons pas être trompés ou effrayés par les idées véhiculées par les attaques des orientalistes sur les origines du Jihad. Il ne faut non plus perdre confiance et faire notre propre autocritique face aux pressions des grandes puissances du monde, et que nous nous mettions à essayer de trouver des justifications sur les raisons du Jihad. D’ailleurs ce genre de justifications est contraire et étranger aux règles de la nature même de la religion Islamique. Elles revêtent des formes défensives provisoires. La lutte Islamique frayera son chemin décisif, avec ou sans justifications !


En considérant les événements historiques, nous ne devrions pas négliger les considérations particulières de la nature de l’Islam, de son message universel et surtout de sa méthode réaliste. Nous ne devons pas confondre ces derniers avec les impératifs de sa défense provisoire.


Aucun doute, cette religion ne doit se défendre que contre des agresseurs. Puisque le fait de défendre le Pouvoir de Dieu et la libération de l’homme, des dominations autres que celle de Dieu, peut détenir le pouvoir absolu et suprême, et représenter tout cela dans un mouvement d’action de celle de l’idolâtrie, et la naissance d’une société indépendante et distincte que renie le pouvoir des créatures et croit que Dieu, Seul, est l’existence d’une pareille religion sous cette forme est de nature à inciter les sociétés idolâtres qui entourent la société musulmane à l’anéantir et garantir ainsi la défense de leur propre existence, et la société musulmane ne peut à son tour que réagir et se défendre.



Cette situation était inévitable. Elle a débutée avec la naissance de l’Islam même. Cette bataille fut imposée à l’Islam, donc il n’y avait pas de choix. Il y là une lutte naturelle entre deux sociétés qui ne peuvent coexister indéfiniment. Tout cela est donc vrai. A partir de ce point de vue, il est indispensable pour l’Islam de se défendre, et de livrer une bataille défensive.


Il peut se produire que les ennemis de l'Islam s’accordent des moments de répit à l’égard de l’Islam et si celle-ci les laisseraient à l’abri derrière leurs frontières géographiques pour que certains hommes continuent leur assouvissement sur d'autres et ne s’insurgerait pas en prolongeant pas son message et sa déclaration universelle de liberté à l’intérieur de leur domaine !


Mais l'Islam ne peut pas être d'accord sur ce point à moins qu'ils ne se soumettent à son autorité en payant la Jizyah, qui fera office de garantie que leurs portes sont ouvertes à la prédication de l'Islam sans entraves matérielles ou politique de la part des autorités.


Ceci est la vraie nature de cette religion et de sa mission, car c'est une déclaration solennelle de la souveraineté  de Dieu sur toute la création et de la libération de l'homme à l’idolâtrie.


Il y a une grande différence entre ce concept de l'Islam et l'autre, qui le considère confiné aux limites géographiques et raciales, et ne prend des mesures uniquement dans le but de se défendre, que lorsqu’il subi une agression. Dans ce dernier cas, tout son dynamisme inhérent est perdu.


Pour comprendre le dynamisme de l'Islam avec la clarté et la profondeur, il est nécessaire de se rappeler que l'Islam est une façon de vivre pour l'homme, prescrit par Dieu. Ce n'est pas un système synthétique, ni une idéologie d'un groupe de personnes donné à une race particulière.


Nous ne pouvons pas justifier les raisons externes du Jihad que dans le cas où nous ne pouvons plus posséder dans notre nature cette vérité irréfutable. En sachant que la question fondamentale qui se pose ici est la souveraineté de Dieu et de l'obéissance de ses créatures à Son unicité, il est impossible qu'une personne se rappelle cette grande vérité et recherche encore des justifications à la lutte islamique.


L’Islam fut contraint d’engager une bataille inévitable pour sauvegarder son existence, alors que les autres sociétés idolâtres devaient nécessairement l’attaquer. L’Islam devait progresser dès le début et engager la bataille.



Aux premières étapes du mouvement islamique il est difficile de distinguer entre ces deux concepts, parce que dans l'un ou l'autre cas l'Islam devait engager la bataille. Cependant, aux étapes finales, quand les batailles initiales furent gagnées, la distance et la différence entre les deux concepts furent grandes, elles changeraient les sentiments et les conceptions du but et de la signification du message Islamique. Et c’est ici que se trouve le danger.


Il y a également une grande différence dans l'idée d'Islam en tant que voie divine et dans l'idée que c'est un système géographiquement délimité. Selon la première idée, l'Islam a hérité de ce monde pour établir les règles de Dieu sur terre, inviter toutes les personnes vers le culte de Dieu, et pour faire une réalité concrète de son message sous forme de communauté islamique dans laquelle les individus sont libres de la servitude des hommes et sont soumis ensembles à Dieu, pour ne suivre seulement que la Shari’a de Dieu. Cet Islam a un droit et est tenu de faire disparaître tous les obstacles qui lui barrent la route pour s’adresser aux cœurs et aux âmes des êtres, sans l'interférence et l'opposition artificielles des régimes politiques des états. Dans une seconde idée, l'Islam est un système national dans un territoire bien déterminé qui ne prend son droit de se défendre que lorsqu’il est attaqué !


Certes, dans ces deux conceptions bien distinctes, l'Islam doit œuvrer et lutter. Mais ses buts et ses résultats sont entièrement différents, que ce soit dans le concept ou dans la pratique.


En effet, l'Islam a le droit de prendre des initiatives et progresser. Ce n'est pas l’héritage d’un pays particulier, c'est la religion de Dieu et elle est destinée au monde entier. Elle a le droit d’évoluer et de détruire tous les obstacles sous forme d'ordres établis et de traditions qui limitent la liberté de l'homme d’avoir le choix. Elle ne s'attaque pas aux individus gratuitement ni ne les force à accepter cette croyance. Par contre elle s’oppose par la force aux régimes et aux traditions pour libérer les êtres humains de ces influences néfastes entravent l’homme dans sa liberté de choix.


C'est le droit de l'Islam de libérer l'humanité de la servitude à une minorité d’êtres humains de sorte qu'elle ne puisse se mettre qu’au service de Dieu seul. Ainsi il réalise son serment solennel qui consiste à faire respecter le règne de Dieu. Ce règne ne peut être valable que sous l’égide d’un régime islamique établi par Dieu à l’intention de tout les hommes qu'ils soient gouverneurs ou gouvernés, noirs ou blancs, riches ou pauvres, ignorants ou instruits. Sa loi est homogène pour tous, et tous les êtres humains en sont également responsables.



Dans tout autre système, les êtres humains obéissent à d'autres êtres humains et suivent des lois synthétiques. La législation n’incombe qu’à Dieu Seul, tout homme qui s’octroie le privilège de décréter des législations pour se rendre maître d’autrui, se serait considéré comme Dieu dans les prérogatives et dans la pratique, que ses intentions soient révélées ou cachées.


L'Islam n'est pas simplement une croyance,  restreinte uniquement à la prédication et au prêche, mais c’est une voie représentée par un mouvement d’action qui agit en vue de libérer l’humanité, c’est une façon de vivre. Les autres sociétés ne lui donnent aucune occasion d'organiser la vie de leurs administrés selon sa propre méthode. Par conséquent c'est le devoir de l'Islam de détruire de tels systèmes, car ce sont des obstacles à la liberté universelle et à faire régner le pouvoir de Dieu sur terre.



Les exégètes musulmans contemporains se sont laissés aller au défaitisme, étant soumis à la pression de la situation actuelle et aux attaques sournoises des orientalistes, ils sont gênés lorsqu’il s’agit de reconnaître cette vérité. Les orientalistes ont dépeint un tableau de l'Islam comme mouvement violent et oppresseur qui a imposé sa croyance aux gens par l'épée. Or ils savent que cela est totalement faux et savent très bien que l’Islam est loin de cette conception, ce n’est qu’une manière machiavélique de porter atteinte aux mobiles réels de la lutte islamique. Mais nos savants musulmans ne font que de se justifier et n’argumentent que par des propos défensifs ! Ils sont ignorants de la vraie nature de l'Islam.


Ils omettent ainsi le tempérament et la fonction authentiques de l’Islam et son droit d’œuvrer, dès le début, pour la libération des hommes. Ces savants contemporains et défaitistes ont adoptés la conception occidentale de la religion islamique. L’interprétation occidentale soutient que la religion islamique n’a aucun rapport avec l’organisation politique de la vie pratique, de sorte a faire croire que la lutte islamique est déclenchée pour imposer cette religion aux gens !


Mais ce n'est pas le cas, car l'Islam est une façon de vivre ordonnée par Dieu pour toute l'humanité. Elle consiste à ne se soumettre à aucune autre conception qu’à la souveraineté de Dieu. Le Jihad en Islam a été instauré pour rendre cette manière de vivre dominante dans le monde. En ce qui concerne la croyance, elle dépend clairement de l'opinion personnelle, sous la protection d'un système général dans lequel tous les obstacles à la liberté de croyance personnelle ont été supprimés. C’est une question entièrement différente, et elle jette une lumière complètement nouvelle sur la lutte islamique.


Dès le moment où une société islamique voit le jour et reflète la Voie Divine, Dieu lui concède le droit d’action pour prendre le pouvoir et instaurer une autorité politique propre à elle. Ce qui se fait en écartant la question de la foi pour la confier au domaine émotionnel et à la liberté de conviction individuelle.



Si Dieu a dispensé les musulmans de combattre pendant une certaine période, c'était une question de stratégie plutôt que de principe, c'était une question de méthode et non de principe, une question soulevée par les exigences du combat et non de la foi. C’est à lumière de cette explication que nous pouvons comprendre les versets du Saint Qur'an concernant les diverses étapes de ce mouvement. En lisant ces versets, nous devrions toujours maintenir à l'esprit qu'une de leurs significations est liée aux étapes particulières du développement de l'Islam, alors qu'il y a une autre signification générale qui est liée au message inchangeable et éternel de l'Islam. Nous ne devrions pas confondre ces deux aspects.



Chapitre 6 : Lutte pour la cause divine



Adorer Allahتعلى  Seul est la moitié de la première profession de la foi islamique, cette profession de foi consiste à croire en le Pouvoir unique d’Allah. Suivre les préceptes de Son Prophète, l’Envoyé-Messager d’Allah est la deuxième moitié. Elle consiste à croire que Mohammad صلى الله عليه وسلم est l’Envoyé-Messager d’Allah.


Le musulman croyant authentique est celui qui croit aux deux parties de cette règle, et à ce qui constitue les composants de la foi. Croire à la première règle implique l’adoption du reste c’est-à-dire croire en Allah, Ses Anges, Ses Livres, Ses Envoyés-messagers, au Jour du Jugement dernier et en la Prédestination. Cette croyance implique aussi observe la prière, l’aumône, le jeûne, le pèlerinage et par voie de conséquences ce qui est permis et s’abstenir de ce qui est blâmable dans les relations, les législations et les préceptes islamiques. Tout cela repose sur la foi en l’Unicité divine de laquelle le Prophète est chargé, de révéler la religion d’Allahتعلى


La société musulmane est celle qui reflète cette règle et ce qu’elle implique. Sans cette règle, la société ne peut être considérée comme musulmane.


Et aussi la déclaration de foi que « La ilâha illa Allah wa Mohammad Rasoul Allah », devient la règle d’un système complet sur laquelle repose la société musulmane avec ses moindres nuances. De même que la vie musulmane ne peut apparaître sur une ou d’autres règles étrangères à sa nature.


« Le pouvoir n'appartient qu'à Allah. Il vous a commandé de n'adorer que Lui. Telle est la religion droite » (Sourate Youssouf - Verset 40). Quiconque obéit au Messager, obéit alors à Allah تعلى


Ce court résumé précis et décisif nous éclaire sur certaines questions de base, problèmes concernant la nature et l’action réaliste de la religion musulmane.


Ce résumé nous éclaire en premier lieu sur la détermination de la nature de la société musulmane.


Deuxièmement, sur la délimitation de la voie initiale de cette société.


Troisièmement, sur la voie qu’a empruntée l’Islam dans son affrontement avec les sociétés idolâtres.


Quatrièmement, la détermination de la méthode qu’a suivie l’islam dans la vie réelle des êtres humains.


Ce sont-là les questions essentielles qui revêtent un caractère d’importance capitale dans la voie du mouvement islamique, dans le passé et le présent.


La première caractéristique de la société musulmane repose sur le fait qu’elle se soumet, en toute chose, au Pouvoir seul d’Allah تعلى Cette soumission, qui se traduit et se concrétise par la reconnaissance de l’Unicité divine et l’affirmation que Mohammad صلى الله عليه وسلم est le Messager-Envoyé d’Allah. Cette soumission ou adoration se traduit d’autre part par la conception de foi, les règles et devoirs religieux ainsi que par les législations juridiques. Il va de soi qu’on ne peut se soumettre uniquement à l’Unicité divine lorsqu’on ne croit pas au Pouvoir unique d’Allah Le Très-Haut.

On ne peut être serviteur d’Allah Seul, lorsqu’on accomplit des devoirs religieux à l’intention d’autres qu’Allah ! « Allah dit : Ne prenez pas deux divinité C’est que vraiment Il est L’Unique. Redoutez-Moi donc. Et à Lui appartient ce qui est dans les cieux et sur la terre; et à Lui appartient, à perpétuité, l’obéissance. Craindriez-vous donc autre qu’Allah ? » (Sourate Les Abeilles - Versets 51-52)


On ne peut être partisan d’Allah Seul lorsqu’on se soumet aux autres législations qui n'ont pas été décrétées par Allah, et révélées par l’intermédiaire de Son Messager-Envoyé « Dis : « En vérité, ma Salat, mon culte, ma vie et ma mort appartiennent à Allah, Seigneur des mondes A Lui nul associé ! Et voilà ce qu'il ma été ordonné, et je suis le premier à me soumettre ». (Sourate Les Bestiaux - Versets 162-163)


« Ou bien auraient-ils des associés [à Allah] qui auraient établi pour eux des lois religieuses qu'Allah n'a jamais permise ? Or, si l'arrêt décisif n'avait pas été prononcé, il aurait tranché entre eux. Les injustes auront certes un châtiment douloureux. » (Sourate La Consultation, Verset 21)


« Prenez ce que le messager vous donne, et de ce dont il vous interdit, abstenez-vous » (Sourate L'exode, Verset 7)


La société musulmane était ainsi conçue. Une société qui, par la foi de ses membres et leurs conceptions, n'adore qu’Allah تعلى. Cette adoration se traduit par l'organisation générale et les législations de cette société.


S'il arrivait qu'un iota de cette adoration ne se réalise pas, l'Islam n'aurait pas accompli sa mission, car le premier principe de l'Islam est la croyance en l'Unicité d’Allah et dans la mission de Son Envoyé-Messager Mouhammad صلى الله عليه وسلم



Nous avons signalé précédemment que l'adoration d’Allah se traduit par la conception de la foi. Il est utile alors de préciser le sens de cette conception qui consiste, pour l'intelligence humaine, à recevoir délibérément les préceptes de la foi. Ceci à partir de la Source divine, à s'adapter et à comprendre la notion de l'Authenticité divine, la notion de l'univers qui entoure l'homme, la notion du conscient et de l'inconscient, la notion de la vie réelle et irréelle à laquelle l'homme appartient, et en quelque sorte la réalité même de l'homme. Ensuite l'homme doit nécessairement harmoniser sa conception de la foi avec les données différentes de ces réalités. Les liens qui attachent l'homme à Allah تعلى doivent concrétiser l'adoration d’Allah Seul d'une part. D'autre part, ils doivent illustrer les rapports de l'homme avec l'univers, et ses lois, avec les êtres vivants et les groupes différents d'individus du genre humain. Les origines de ces différents rapports doivent être tirées de la religion d’Allah Le Très-Haut dans l'accomplissement de l'unique adoration d’Allah, comme l'Envoyé-Messager nous les a transmises. De la sorte, cette conception touche à tous les domaines de la vie.


Si la conception de la société musulmane est ainsi, nous allons voir comment cette société s'est formée et le chemin que cette formation a emprunté. La société musulmane ne peut se constituer qu'avec la formation d'un groupe de gens qui décideraient de ne vouer d'adoration totale qu'à Allah Seul. N'importe que ce soit dans leurs devoirs religieux ou dans l'organisation de leur vie et dans leurs législations. Toute la vie de cette société devait reposer sur cette adoration loyale et fidèle.


Alors, à ce stade seulement, ce groupe serait réellement musulman, et la société qu'il aurait constituée serait musulmane aussi. Sans ce processus chronologique, aucun membre dudit groupe ne serait réellement musulman, et leur société ne pouvait être considérée comme musulmane. Autrement, la première base sur laquelle repose l'Islam et la société qui est la croyance en l'Unicité divine et en la mission de Mohammad en tant que Envoyé-Messager de Allah, صلى الله عليه وسلم ne serait pas garantie.


Il est nécessaire donc, avant de vouloir instaurer une société musulmane qui repose sur cette infrastructure organique, d'œuvrer pour libérer les individus de toute autre adoration sous toutes les formes que ce soit, sauf de celle de Allah تعلى. C'est de l'ensemble de ces individus libérés de la domination de leurs semblables, que se constitue la société musulmane. Autrement dit, une société qui symbolise la nation de « La ilâha illa Allah wa Mohammad Rasoul Allah ». C'est ainsi que s'est constitué le premier groupe de musulmans, qui a donné naissance à la première société musulmane. C'est de cette façon que se formera chaque groupe de musulmans et que se constituera toute société musulmane.


La société musulmane se constitue, en effet, par l'abandon volontaire de toute adoration autre que celle d’Allah, et par la volonté réfléchie d'organiser la vie sur cette base d'adoration. C'est alors qu'apparaît une société nouvelle, dégagée de l'ancienne société idolâtre et qui y est diamétralement opposée par sa nouvelle croyance et sa nouvelle conception de la vie. Puisque elle reflète la première base de la religion musulmane, qui est: « La ilâha illa Allah wa Mohammad Rasoul Allah ».


L'ancienne société idolâtre toute entière pourrait se rallier ou ne pas se rallier à la nouvelle société musulmane. Elle pourrait aussi adopter à son égard soit une attitude conciliante ou belligérante. Bien que la règle suivie dans un cas pareil, implique que l'idolâtrie s'insurge contre les précurseurs de la nouvelle société dès sa formation - tant qu'elle est représentée par des individus et des groupes - ou sur toute la société musulmane après sa formation effective. il était le cas dans l'histoire de l'Appel à l'Islam sans aucune exception depuis Nûh, que le Salam soit sur lui, jusqu'à Mohammad, صلى الله عليه وسلم Il est naturel que la nouvelle religion musulmane ne peut prendre forme et exister réellement que lorsqu'elle atteint un niveau de force lui permettant de faire face à la pression de la vieille société idolâtre. Nous parlons d'une force de croyance et de conception, une force d'initiative et de renforcement de soi-même, une force d'organisation et d'édification de son infrastructure générale. Enfin tous les moyens de force par lesquels elle pourrait affronter la pression de la société idolâtre et la vaincre, ou du moins lui résister.


Mais que représente la société idolâtre ? Et quelle est la méthode de l'Islam dans sa lutte contre elle ?



La société idolâtre est différente de la société musulmane. Si nous tenons à la précision objective, nous pouvons dire : toute société qui ne limite pas son adoration à l'Unicité divine.


Cette adoration est représentée par la conception des croyances, par les rites d'adoration et par les législations juridiques...


Par cette qualification objective, toutes les sociétés qui existent actuellement sur terre sont englobées dans le cadre de la société idolâtre !!


Les sociétés communistes en font partie. Tout d'abord par leur négation d’Allah, تعلى  et par leur méconnaissance de Son existence même. Les marxistes reportent la motivation de l'existence au matérialisme et à la matière. Ils attribuent l'efficacité de la vie de l'homme et son histoire à l'économie ou aux moyens de production. Deuxièmement, les communistes érigent un régime de soumission à part seul qui considère que la direction collégiale est une vérité infaillible. II résulte de cette conception et de ce régime, l'aliénation des caractéristiques humaines. On considère que les besoins de l'homme sont ceux de l'animal et que se bornant à la nourriture, la boisson, l'habillement, le logement et la satisfaction du sexe ! Ils lui interdisent la prétention aux besoins spirituels de l'Homme qui le différencient de l'animal. En premier lieu par : la croyance dans l'Unicité divine la liberté de choisir sa foi et de pouvoir l'exprimer librement. Ils ont aboli également le droit d'exprimer sa liberté individuelle qui est l'une des principales particularités de l'homme.


Cette individualité est représentée par la propriété privée, et droit de choisir un travai1 et de pouvoir l'exercer, le droit de l'âme à se manifester par le moyen de l'art. Les autres particularités qui différencient l'homme de l'animal ou de la machine sont ignorées par la conception et le régime communistes qui rabaissent très souvent l'homme du rang de l'animal à celui de la machine !


D'autres sociétés sont englobées dans ce même cadre, elles existent encore en Inde, au Japon, aux Philippines et en Afrique. Ces sociétés font partie du monde de l'idolâtrie, en premier lieu, par leur conception d'adorer d'autres seigneurs que Allah تعلى  ou en adjoignant l'adoration d'autres divinités à Allah تعلى  les plaçant à Son niveau.


Elles font partie de ce même cadre. Deuxièmement, en accomplissant des rites religieux en l'honneur de ces diverses lignes, et en les adorant avec vénération et fidélité, ils établissent des régimes et des législations qui n'ont aucun rapport ni avec Allahتعلى  ni avec Sa loi. Ces régimes et ces législations inspirent l'établissement des sanctuaires, des devins, des magiciens ou des cheikhs. Ce sont des formations civiles laïques, qui possèdent le pouvoir de légiférer sans toutefois prendre en considération la législation divine. Ils détiennent le pouvoir suprême au nom du (peuple), au nom du parti ou au nom de n'importe quoi. Le pouvoir suprême ne peut revenir qu'à Allah Seul, et ce pouvoir ne peut s'exercer que par la voie qu’Allah تعلى  a tracée aux hommes par l'intermédiaire de ses envoyés-messagers.


Les sociétés juives et nazaréennes, réparties sur les coins différents coins du monde, font partie, elles aussi, du monde idolâtre par leurs conceptions altérées de la foi. Leurs conceptions renient l'Unicité divine en s'adonnant à l'une des formes de l'incroyance. Soit en imaginant Allah sous une forme qui n'est pas conforme à la réalité, soit en Lui prêtant des liens inexistants avec Ses créatures. « Les Juifs disent : ‹Uzayr est fils d'Allah› et les Nazaréens disent : ‹Al Massih est fils d'Allah›. Telle est leur parole provenant de leurs bouches. Ils imitent le dire des mécréants avant eux. Qu’Allah les anéantisse! Comment s'écartent-ils (de la vérité) ? » (Sourate le Désaveu, Verset 30)


« Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent : ‹En vérité, Allah est le troisième de trois.› Alors qu'il n'y a de divinité qu'une Divinité Unique ! Et s'ils ne cessent de le dire, certes, un châtiment douloureux touchera les mécréants d'entre eux. » (Sourate Le Table servie, Verset 73)


« Et les Juifs disent: ‹La main d'Allah est fermée !› Que leurs propres mains soient fermées, et maudits soient-ils pour l'avoir dit. Au contraire, Ses deux mains sont largement ouvertes : Il distribue Ses dons comme Il veut. » (Sourate La Table servie, Verset 64)


« Les Juifs et les Nazaréens ont dit: ‹Nous sommes les fils d'Allah et Ses préférés.› Dis : ‹Pourquoi donc vous châtie-t-Il pour vos péchés ?› En fait, vous êtes des êtres humains d'entre ceux qu'Il a créés. Il pardonne à qui Il veut et Il châtie qui Il veut. Et à Allah seul appartient la royauté des cieux et de la terre et de ce qui se trouve entre les deux. Et c'est vers Lui que sera la destination finale. » (Sourate La Table servie, Verset 18)


Et elles y font partie avec leurs devoirs religieux, leurs cérémonies, leurs rites, qui prennent naissance dans de fausses croyances...


Puis elles y font partie aussi avec leurs systèmes et leurs législations. Toutes ces sociétés ne reposent pas sur l'Unicité divine, sur le fait que le pouvoir appartient à Allah تعلى. Mais elles installent des groupes humains qui ont obtenu le haut pouvoir, alors qu'il n'appartient qu'à Allah تعلى. Et dans le passé, Allah تعلى  les a qualifié de mécréants parce qu'ils ont donné ce pouvoir à leurs rabbins et aux hommes de l'église pour leur légiférer et ils acceptaient ce qu'ils ont légiféré. Il est certain que les juifs et les nazaréens ne croyaient pas à la divinité des Rabbins et des hommes de l'église, mais ils leur reconnaissaient le droit de jugement et ils acceptèrent ce qu'ils légiféraient, ce que Allahتعلى  n'a pas ordonné. Il est encore plus naturel aujourd'hui de les qualifier de mécréants car ils ont donné ce droit à d'autres qu'à des Rabbins ou des hommes de l'église. Et finalement font partie du même cadre de la société idolâtre, les sociétés qui prétendent être musulmanes !


Ces sociétés n'entrent pas dans le cadre de l'idolâtrie parce qu'elles croient à la divinité d'autres seigneurs que Allah تعلى, ni parce qu'elles accomplissent des rites d'adoration en l'honneur. D’autres seigneurs que Allah تعلى  Mais plutôt parce qu'elles n'adorent pas uniquement Allah, dans leur mode de vie, malgré leur foi en l'Unicité divine. Elles accordent les attributs les plus attachés à Allah à d'autres qu'ils déifient. Elles croient ainsi aux autres pouvoirs qu'à celui d’Allah et croient de recevoir de ces pouvoirs tout ce qui régit leurs organisations, leurs législations, leurs valeurs, leurs jugements, leurs habitudes, leurs traditions et les principes qui constituent leurs existences. Allah, Le Très-Haut, dit au sujet des tenants du Pouvoir : « Et ceux qui ne jugent pas d'après ce qu'Allah a fait descendre, les voilà les mécréants ». (Sourate La Table servie, Verset 44)


« N'as-tu pas vu ceux qui prétendent croire à ce qu'on a fait descendre vers toi [prophète] et à ce qu'on a fait descendre avant toi ? Ils veulent prendre pour juge le Taghout, alors que c'est en lui qu'on leur a commandé de ne pas croire. Mais le Diable veut les égarer très loin, dans l'égarement. Et lorsqu'on leur dit : ‹Venez vers ce qu'Allah a fait descendre et vers le Messager›, tu vois les hypocrites s'écarter loin de toi. Comment (agiront-ils) quand un malheur les atteindra, à cause de ce qu'ils ont préparé de leurs propres mains ? Puis ils viendront alors près de toi, jurant par Allah : ‹Nous n'avons voulu que le bien et la réconciliation›. Voilà ceux dont Allah sait ce qu'ils ont dans leurs cœurs. Ne leur tiens donc pas rigueur, exhorte-les, et dis-leur sur eux-mêmes des paroles convaincantes. Nous n'avons envoyé de Messager que pour qu'il soit obéi, par la permission d'Allah. Si, lorsqu'ils ont fait du tort à leurs propres personnes ils venaient à toi en implorant le pardon d'Allah et si le Messager demandait le pardon pour eux, ils trouveraient, certes, Allah, Très Accueillant au repentir, Miséricordieux. Non !... Par ton Seigneur ! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement [à ta sentence]. » (Sourate Les Femmes, versets 60-65)


Allah تعلى  en Son inépuisable miséricorde, a qualifié les Juifs et les Nazaréens de mécréants, tout comme ceux qui prétendent être musulmans. Tous qui n'ont pas la foi en Allah sans associé, ni icône, ni autres représentations matérielles de la Divinité. Puisque ne pas croire en Allah l'unique, sans associé, cela veut dire se soustraire au pouvoir d’Allah et sortir de Sa religion.


Quelques-unes de ces sociétés se déclarent solennellement laïques et qu'elles n'ont essentiellement aucun rapport avec la religion, d'autres déclarent encore qu'elles respectent la religion, mais elles ne lui accordent pas de place dans leur organisation sociale. Elles affirment renoncer au Monde invisible et organisent leur vie sur la base de la laïcité, considérant que la laïcité s'oppose au monde invisible !


Ce qui ne peut être exact et présente une aberration d'ignorants. D'autres sociétés attribuent le pouvoir essentiel à d'autres qu'à Allah تعلى  et instituent des législations qu'ils attribuent au Seigneur !...


Toutes ces sociétés se ressemblent par le fait qu'elles ne vouent pas d'adoration uniquement à Allah... Et qu'elles entrent toutes sans aucune exception dans le cadre des sociétés idolâtres.


Ceci nous conduit à la dernière question qui est la méthode de l'Islam dans la résolution de toute la réalité humaine. Il est utile de nous référer à ce sujet au premier chapitre, qui traite de "La nature de la société musulmane", dont tout le destin repose sur l'unique adoration d’Allah, sans associé.


La délimitation de cette nature donne une réponse décisive à la question : Quelle est l'origine de la vie humaine et sur quelles bases cette vie repose-t-elle ? Est-ce qu'elle repose sur la religion d’Allah et sa méthode pour la vie ? Ou bien repose-t-elle sur la réalité humaine quelle qu'elle soit ?

L'Islam donne, en effet, une réponse décisive à cette question, une réponse nette et qui ne suppose aucune hésitation... L'origine à laquelle doit revenir l'ensemble des questions qui touchent à la vie humaine, est sans aucun doute la religion d’Allah et sa méthode sur la vie. La croyance la ilaha illa Allah wa Mohammad Rasoul Allah, qui est la première règle de l'Islam, ne peut être remplie et accomplie que lorsqu'on attribue ainsi l'origine de la vie humaine. L'adoration d’Allah Seul tout en recevant les recommandations de Son Envoyé-Messager صلى الله عليه وسلم au sujet de cette adoration, ne peut être réalisée que lorsqu'on reconnaît cette origine et qu'on la suit à la lettre sans la moindre hésitation : « Prenez ce que le messager vous donne, et de ce dont il vous interdit, abstenez-vous » (Sourate L'exode, Verset 7)


Ensuite l'Islam demande aux gens : « Connaissez-vous mieux que Allah? » Et il répond : « Allah sait, et vous, vous ignorez. Vous n'avez que les rudiments du savoir ».


Celui qui sait, crée et fait des donations aussi, est le seul qui peut juger. Sa religion qui est une méthode pour la vie, devrait être la seule origine de la vie. Quant à la réalité des êtres humains, leurs théories, et leurs tendances, elles tendent toutes à empirer et dévier, et à s'édifier sur les sciences des êtres, qui ne savent pas ou qui n'ont que quelques rudiments de la science !


La religion d’Allah n'est point ambiguë et sa méthode sur la vie n'est pas flottante. Elle est délimitée par la deuxième partie de la Shahada: qui consiste à croire que Mohammad est l'Envoyé-Messager d’Allah. Cette deuxième partie est donc liée à ce qu'avait communiqué le Prophète de la révélation : les textes des institutions. S'il y a un texte, il s'agit de l'appliquer. Sinon l'interprétation peut tenir son rôle sans toutefois sortir du cadre qu’Allah a institué pour les hommes et non selon les instincts et les caprices humains : « Ô les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-le à Allah et au Messager, si vous croyez en Allah et au Jour dernier. Ce sera bien mieux et de meilleure interprétation (et aboutissement). » (Sourate Les Femmes, Verset 59)


D'autant plus que les méthodes instituées pour l'étude et l'interprétation sont connues, elles ne sont ni ambiguës ni flottantes.


Il n'est guère possible à quiconque d'attribuer à Allah تعلى  une loi instituée par soi-même. Le pouvoir suprême doit être reconnu solennellement à Allah, source de laquelle émanent tous les pouvoirs.


Ces pouvoirs n'émanent ni du peuple, ni du parti, ni de quiconque. On doit se référer à la parole d’Allah (du Qur’an) et au comportement de son Prophète pour connaître ce que Allah veut; ce qui n'est guère possible pour ceux qui s'attribuent le pouvoir au nom d’Allah. L'Europe a connu ce genre de règne sous le nom de "théocratie" ou de "pouvoir sacré" ce qui n'a aucun rapport avec l'Islam.


Aucune personne n'a le pouvoir de communiquer la parole d’Allah excepté Son Envoyé-Messager; toutefois, il y a des textes précis qui délimitent les institutions d’Allah.


Il est à signaler que le mot "La religion pour la réalité" est mal compris et est souvent mal employé aussi; car il est bien entendu que la religion d’Allah تعلى  est pour la réalité; mais laquelle !


C'est la réalité que crée cette religion même, selon sa propre méthode et en s'appliquant à la nature humaine et en réalisant les réels besoins humains sans exception, besoins que le Créateur impose, car Lui seul sait. « Ne connaît-Il pas ce qu'Il a créé alors que c'est Lui Compatissant, le Parfaitement Connaisseur. » (Sourate La Royauté, Verset 14)


La religion n'affronte pas la réalité pour la justifier et lui chercher des arguments d'ordre religieux qui puissent lui servir de slogans occasionnels ! Mais plutôt pour peser la réalité, et vérifier ce qui est acceptable et ce qui devrait être refusé et à partir de l'ensemble de ces éléments en faire la réalité. Et c'est dans tout cela que réside la signification, qui voudrait prouver que l'Islam est la religion de la réalité.


On peut toutefois se demander à ce propos si l'intérêt des êtres ne devrait pas façonner leur réalité ?!


Et encore une fois nous nous référons à une question que pose l'Islam, et à laquelle il répond par : "Savez-vous mieux que Allah ? Allah sait, alors que vous, vous ignorez !"


En effet, l'intérêt des êtres ne réside-t-il pas dans ce qu’Allah تعلى  a institué pour eux ? Comme il l'a révélé par l'intermédiaire de Son Envoyé-Messager صلى الله عليه وسلم Si toutefois il apparaît aux êtres que leur intérêt est en contradiction avec ce qu’Allah a institué pour eux, alors ils n'ont en premier lieu à ce sujet que de fausses illusions.


« Ils ne suivent que la conjecture et les passions de [leurs] âmes, alors que la guidée leur est venue de leur Seigneur. Ou bien l'homme aura t-il tout ce qu'il désire ? A Allah appartiennent la vie future et la vie d'ici-bas. » (Sourate L'étoile, Verset 23-25)

Ils sont en second lieu des mécréants, aucune personne ne pourrait prétendre que l'intérêt est en contradiction avec ce qu’Allah تعلى  a institué, et demeurer un seul instant dans cette religion et parmi ces gens !



Chapitre dix : La nationalité du musulman, c’est sa foi



L’Islam est venu à l’humanité par l’intermédiaire d'une nouvelle conception qui concerne les relations et les sentiments, le jour même où l’Islam a voulu traiter le fond même des principes et des considérations, et celui d’où on recueille ces mêmes principes et ces mêmes considérations.


L’Islam est venu pour ramener l’être humain à son Créateur et pour faire valoir le seul pouvoir du Créateur sur toute la terre, cette terre à laquelle il retournera par ses liens, ses sentiments; il est sorti d'elle et c'est à elle qu'il retournera.


L’homme est venu ici-bas pour décider par la volonté d’Allah qu'il y a un lien entre lui et son Créateur; si ce lien était brisé, il n’y aurait ni amour ni continuation.



« Tu n'en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s'opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leur pères, leurs fils, leurs frères ou les gens de leur tribu » [Sourate Al-Mujadalah 58 : 22]


Il n’y a en effet qu'un seul parti et c'est celui d’Allah; il est unique; tous les autres partis appartiennent au diable et au taghoût : « Les croyants combattent dans le sentier d'Allah, et ceux qui ne croient pas combattent dans le sentier du Taghoût. Eh bien, combattez les alliés du Diable, car la ruse du Diable est certes, faible. » [Sourate An-Nisa' 4 : 76]


D’autre part il n'y a qu'une seule voie qui mène à Allah; quant aux autres voies, elles mènent toutes, ailleurs et jamais à Allah : « Et voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc; et ne suivez pas les sentiers qui vous écartent de Sa voie. Voilà ce qu’Il vous enjoint. Ainsi atteindrez-vous la piété » [Sourate Al-Anam 6 :153]



Il n’y a qu'une seule organisation, qui est l’organisation islamique, les autres organisations ne mènent qu’à l’idolâtrie : « Est-ce donc le jugement du temps de l’Ignorance qu'ils cherchent? Qu'y a-t-il de meilleur qu'Allah, en matière de jugement pour des gens qui ont une foi ferme ? » [Sourate Al-Maidah 5 : 50]

Il n’y a qu’une seule et unique institution, c'est la religion d’Allah; toutes autres institutions ne sont en réalité que purs mensonges.



« Puis, au sujet du Commandement, nous t’avons mis sur un grand chemin. Suis-le donc et ne suis pas les passions de ceux qui ne savent pas » [Sourate Al-Jathya 45: 18]


Il n’y a qu’un seul droit qui ne se multiplie pas; tout autre droit n’est qu’usurpation : « Au delà de la vérité qu’y a-t-il donc sinon l’égarement? Comment alors pouvez-vous, vous détourner ? » [Sourate Yunus 10 : 32]

  Il n’y a qu'une seule maison; c’est celle de l'Islam dans laquelle se tient un Etat musulman, où règne la religion d’Allah dont les règles y sont de cours et où les musulmans veillent les uns sur les autres.


Toute autre maison n’est qu’hostilité pour le musulman et son rapport avec elle ne devrait être que la guerre ou un armistice lié à des conditions; elle ne peut guère être considérée comme la maison de l’Islam et la bonne entente n'existera point entre ses habitants et les musulmans : « Ceux qui ont cru, émigré et lutté de leurs biens et de leurs personnes dans le sentier d'Allah, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et secours, ceux- là sont alliés les uns des autres. Quant à ceux qui ont cru et n'ont pas émigré, vous ne serez pas liés à eux, jusqu'à ce qu'ils émigrent. Et s'ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours, mais pas contre un peuple auquel vous êtes liés par un pacte. Et Allah observe bien ce que vous oeuvrez.  Et ceux qui n'ont pas cru sont alliés les uns des autres. Si vous n'agissez pas ainsi [en rompant les liens avec les infidèles], il y aura discorde sur terre et grand désordre. Et ceux qui ont cru, émigré et lutté dans le sentier d'Allah, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et porté secours, ceux-là sont les vrais croyants: à eux, le pardon et une récompense généreuse. Et ceux qui après cela ont cru, émigré et lutté en votre compagnie, ceux-là sont des vôtres... » [Sourate Al-Anfal 8 : 72-75]



C’est avec cette parfaite clarté et cette irréfutable efficacité que l’Islam est venu pour relever l’homme et le libérer des attaches qui le tient à la terre et à l'argile et qui le lient à la chair et au sang qui sont eux-mêmes des attaches à la terre et l’argile. Le musulman ne peut avoir donc de patrie que celle où règne la religion d’Allah; les liens qui le lieront aux autres citoyens seront basés sur les liens qui le lient à Allah. Le musulman d’autre part ne peut avoir de nationalité que celle de sa foi qui fait de lui un membre de la "nation musulmane" dans la "maison de l’Islam".


L’unique parenté que peut avoir le musulman est celle qui émane de sa foi en Allah et qui le lie aux autres musulmans qui partagent sa foi... Donc la parenté pour un musulman n’est pas celle qui le lie à son père, à sa mère, à son frère et à son épouse, si la première parenté qui le lie à Allah n’est pas réalisée.


« Ô hommes! Craignez votre Seigneur qui vous a créé d'un seul être, et a créé de celui-ci son épouse, et qui de ces deux là a fait répandre (sur la terre) beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes Allah vous observe parfaitement » [Sourate An-Nisa' 4 : 1]



Cela n’empêche pas de traiter les parents avec égard s’ils ont une foi différente, à condition que cette foi n’aille pas à l’encontre de la voie musulmane. Dans ce dernier cas on ne doit tenir compte ni de parenté ni faire preuve d’égard, et l’exemple de ‘Abdallah Ibn ‘Abdallah illustre avec précision ce cas:


On relate que Jarîr a raconté d’après Ziad que le Messager d’Allah -salla Llahou ‘alayhi wa salam- a appelé une fois ‘Abdallah ben ‘Abdallah ben Abi,  et lui a dit : « "As-tu entendu ce que dit ton père ?". L’autre répondit : "que dit-il?". Le Prophète lui a dit : "Ton père raconte qu'au cas où nous serions de retour à Médine, le supérieur chassera de la ville l'inférieur." ‘Abdallah répondit : "Oui, en effet, il a raison, vous êtes le supérieur ; il est l'inférieur, et sachez bien, Ô Messager d’Allah qu’étant à Médine, j’étais l’être le plus attaché à ses parents et si Allah et son Prophète veulent que Je leur apporte la tête de mon père, je n’hésiterai pas une minute à le faire". Le Prophète lui conseilla de ne pas agir ainsi et une fois que tout le monde arriva à Médine, ‘Abdallah sorti son sabre, alla voir son père et lui dit : "N’est-ce pas toi qui as dit que le supérieur allait chasser de la ville l’inférieur ? Par Allah, je vais vous prouver lequel entre vous deux, le Prophète et toi, est le supérieur ; vous n’allez rester à Médine qu’avec l’autorisation d’Allah et de Son Prophète".  Le père de ‘Abdallah répondit : "Quel malheur, mon propre fils me chasse de ma maison !"  Les gens allèrent trouver ‘Abdallah qui leur dit que son père ne pouvait rester en ville qu’avec l’autorisation du Prophète; alors les gens se dépêchèrent et mirent le Prophète au courant de la situation ; il leur répondit: "Allez trouver ‘Abdallah et dites-lui qu'il n’empêche pas son père de rentrer chez lui".  Ce qu'ils firent. Et ‘Abdallah dit : "Si telle est la volonté du Prophète, qu’il en soit ainsi". »


Il est clair donc, que si le lien de foi existe entre les musulmans, ils ne peuvent être que des frères, même s’il n'y a ni parenté, ni alliances qui les lient, car (tous les musulmans sont des frères).



« Ceux qui ont cru, émigré et lutté de leurs biens et de leurs personnes dans le sentier d’Allah, ainsi que ceux qui leur ont donné refuge et secours, ceux-là sont alliés les uns des autres » [Sourate Al-Anfal 8 : 72]



C’est une parenté qui va au-delà de la seule génération et se transmet d’une génération à une autre; elle lie les tout premiers membres de cette nation aux tout derniers par le lien de l’amour, de l’amitié, de la bonne considération et des meilleurs sentiments.


« Il [appartient également] à ceux qui, avant eux, se sont installés dans le pays et dans la foi, qui aiment ceux qui émigrent vers eux, et ne ressentent dans leurs coeurs aucune envie pour ce que [ces immigrés] ont reçu, et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux. Quiconque se prémunit contre sa propre avarice, ceux-là sont ceux qui réussissent. Et [il appartient également] à ceux qui sont venus après eux en disant: "Seigneur, pardonnes-nous, ainsi qu'à nos frères qui nous ont précédés dans la foi; et ne mets dans nos coeurs aucune rancoeur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es Compatissant et Très Miséricordieux" » [Sourate Al-Hasr 59 : 9-10]


Allah donne l’exemple aux musulmans par le cortège de la foi qui a marqué tous les temps, cortège composé par les méritants de ces Prophètes qui les ont devancés. « Et Noé invoqua son Seigneur et dit: "Ô mon Seigneur, certes mon fils est de ma famille et Ta promesse est vérité. Tu es le plus juste des juges". Il dit: "Ô Noé, il n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demandes pas ce dont tu n'as aucune connaissance. Je t’exhorte afin que tu ne sois pas au nombre des ignorants". Alors Noé dit: "Seigneur, je cherche Ta protection contre toute demande de ce dont je n’ai aucune connaissance. Et si Tu ne me pardonnes pas et ne me fais pas miséricorde, je serai au nombre des perdants" » [Sourate Houd 11 : 45-47]


« [Et rappelles-toi,] quand ton Seigneur eut éprouvé Abraham par certains commandements, et qu'il les eut accomplis, le Seigneur lui dit: "Je vais faire de toi un exemple à suivre pour les gens". - "Et parmi ma descendance"? demanda-t-il. - "Mon engagement, dit Allah, ne s'applique pas aux injustes" » [Sourate Al-Baqarah 2 : 124]


« Et quand Abraham supplia: "Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais attribution des fruits à ceux qui parmi ses habitants auront cru en Allah et au Jour dernier", le Seigneur dit: "Et quiconque n'y aura pas cru, alors Je lui concéderai une courte jouissance [ici-bas], puis Je le contraindrai au châtiment du Feu [dans l'au-delà]. Et quelle mauvaise destination" ! » [Sourate Al-Baqarah 2 : 126]


Abraham se sépare de son père et de ses familiers lorsqu’il les voit persister dans l’ignorance : « "Je me sépare de vous, ainsi que de ce que vous invoquez, en dehors d'Allah, et j'invoquerai mon Seigneur. J'espère ne pas être malheureux dans mon appel à mon Seigneur" » [Sourate Maryam 19:48]


Allah donne Abraham comme bon modèle et un exemple à suivre : « Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre] en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils dirent à leur peuple: "Nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d'Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l'inimitié et la haine sont à jamais déclarées jusqu’à ce que vous croyiez en Allah, seul » [Sourate Al-Mumtahanah 60 : 4]


Et les jeunes gens de la Grotte qui se sont séparés de leurs familles et leurs parents et ont quitté leurs terres pour se consacrer à la foi de leur Dieu et Lui vouant leur entière fidélité. Lorsqu’ils ne purent pratiquer cette foi au milieu des leurs.


« Nous allons te raconter leur récit en toute vérité. Ce sont des jeunes gens qui croyaient en leur Seigneur; et Nous leurs avons accordé les plus grands moyens de se diriger [dans la bonne voie]. Nous avons fortifié leurs coeurs lorsqu'ils s'étaient levés pour dire: " Notre Seigneur est le Seigneur des cieux et de la terre: jamais nous n’invoquerons de divinité en dehors de Lui, sans quoi, nous transgresserions dans nos paroles.Voilà que nos concitoyens ont adopté en dehors de Lui des divinités. Que n'apportent-ils sur elles une preuve évidente? Quel pire injuste, donc que celui qui invente un mensonge contre Allah? Et quand vous vous serez séparés d'eux et de ce qu'ils adorent en dehors d'Allah, réfugiez-vous donc dans la caverne: votre Seigneur répandra de Sa miséricorde sur vous et disposera pour vous un adoucissement à votre sort" » [Sourate Al-Kahf 18:13-16]


L’exemple de la femme de Noé et celui de la femme de Loth illustrent pour ceux qui mécroient, comment Allah les a séparées de leurs époux lorsqu’elles n’ont pas partagé leur foi.


« Allah a cité en parabole pour ceux qui ont mécru la femme de Noé et la femme de Lot. Elles étaient sous l'autorité de deux vertueux de Nos serviteurs. Toutes deux les trahirent et ils ne furent d'aucune aide pour [ces deux femmes] vis-à-vis d’Allah. Et il [leur] fut dit: "Entrez au Feu toutes les deux, avec ceux qui y entrent" » [Sourate At-Tahrim 66:10]



Quant à l'exemple de la femme de Pharaon, il illustre la foi en Allah : « et Allah a cité en parabole pour ceux qui croient, la femme de Pharaon, quand elle dit : « Seigneur, construis-moi auprès de Toi une maison dans le Paradis, et sauves-moi de Pharaon et de son oeuvre; et sauves-moi des gens injustes » [Sourate At-Tahrim 66:11]

Ainsi nous avons divers exemples sur toutes les natures de parentés et de liens; l’exemple de Noé illustre le lien des parents; l’exemple d’Abraham illustre le lien filial, et de la patrie; l’exemple des jeunes gens de la Grotte illustre à la fois le lien de la famille et celui de la patrie; les exemples des épouses de Noé, de Loth et celle de Pharaon illustrent le lien matrimonial.


Et le cortège magnanime continu à concevoir l’authenticité des liens et des parentés jusqu'au moment où la nation du juste milieu arrive, trouve ce patrimoine d’exemples, de modèles et d’expériences et suit la voie divine de la nation croyante.


Le même peuple peut se disperser et le même foyer peut se disloquer lorsque la foi diffère. Allah qualifie la caractéristique des musulmans par les justes termes suivants : « Tu n’en trouveras pas, parmi les gens qui croient en Allah et au Jour dernier, qui prennent pour amis ceux qui s’opposent à Allah et à Son Messager, fussent-ils leur pères, leur fils, leurs frères ou les gens de leur tribu. Il a prescrit la foi dans leurs coeurs et Il les a aidés de Son secours. Il les fera entrer dans des Jardins sous lesquels coulent les ruisseaux, où ils demeureront éternellement. Allah les agrée et ils L'agréent. Ceux-là sont le parti d’Allah. Le parti d’Allah est celui de ceux qui réussissent » [Sourate Al-Mujadalah 68:22]



On connaît le lien de parenté entre Mohammed et son oncle Abou Lahab et son cousin Amr ibn Hicham (Abou Jahl); on sait aussi que les exilés ont été acculés à combattre leurs familles, leurs proches parents et qu’ils les ont même tués le jour de Badr... Alors que le lien de foi ne faisait que raffermir les relations entre les exilés et les gens de Médine qui les ont soutenus; ce qui a fini par les rendre parents et frères. Les liens de foi entre les musulmans arabes et leurs frères non arabes, tels que Souhaib Erroumi, Bilal l’Ethiopien et Soulayman le Persan, ont fait éloigner d’eux le sentiment tribal, le sentiment de racisme et l’appartenance à une patrie quelconque.

  Le Messager d’Allah -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a dit en effet : « Bannissez le racisme car il est crasseux ».


Dans d’autres cas il -salla Allahou ‘alayhi wa salam- leur a dit : « Nous n’avons pas de gens qui appellent au racisme et nous n’avons pas de gens qui combattent pour le racisme et nous ne perdons jamais de gens qui luttent en faveur du racisme ».



Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a mis ainsi un terme à cette tendance crasseuse qui n'a pas eu de lendemain et à partir de ce jour la patrie du musulman n’était plus la terre, mais "la maison de l'Islam". La maison qui est soumise à sa foi et sur laquelle règne l’unique législation d’Allah; la maison dans laquelle il s’abrite et qu’il défend et pour laquelle il meurt; c’est là réellement (la maison de l’Islam) qui est la maison de tous ceux qui croient à la religion d’Allah et ceux qui se soumettent aux institutions islamiques. La terre sur laquelle ne règne pas l’Islam et qui n’est pas soumise à ses institutions est considérée par le musulman comme une maison ennemie à laquelle il doit livrer combat même si cette terre est son pays natal et dans laquelle se trouvent des parents de sang et d'alliance et même s’il possède sur cette terre des biens et des intérêts.


C’est ainsi que Mohammed -salla Allahou ‘alayhi wa salam- a livré la guerre à la Mecque qui est sa ville natale et dans laquelle se trouvent sa famille et ses proches, comme sa maison et les maisons de ses amis et leurs biens. Il n’a considéré la Mecque comme une terre d’Islam qu’à partir du moment où elle fut soumise à l’Islam et qu’elle appliqua sa religion.

C’est cela l’Islam; il n’est ni un vain mot qu’on prononce sur le bout de la langue, ni une naissance sur la terre qui porte une banderole et un titre Islamiques! Ni l’héritage d’une naissance dans une maison aux parents musulmans : « Non!... Par ton Seigneur! Ils ne seront pas croyants aussi longtemps qu'ils ne t'auront demandé de juger de leurs disputes et qu'ils n'auront éprouvé nulle angoisse pour ce que tu auras décidé, et qu'ils se soumettent complètement [à ta sentence] » [Sourate An-Nisa' 4 :65]


L’Islam consiste uniquement en cela et il ne s’agit là que de (la maison de l’Islam) seule. Il ne s’agit ni de la terre, ni de la race, ni de liens de parenté, ni d’alliances, ni de tribu, ni de proches.


L’Islam a libéré l’homme de son lien avec l’argile pour aspirer au ciel; il l’a libéré du lien du sang qui n’est autre qu'un lien animal pour l’élever à un niveau supérieur.


La patrie à laquelle aspire le musulman et qu’il défend, n'est guère une parcelle de terre. La nationalité par laquelle on détermine le musulman n'est pas la nationalité d’un pouvoir; la famille à laquelle le musulman appartient et qu’il défend ne se caractérise pas par un lien de sang, et la bannière qui fait l’honneur du musulman et pour laquelle il se sacrifie n’est pas celle d'une tribu, et la victoire pour laquelle vibre le musulman et pour laquelle il loue son Dieu n’est pas celle d’une armée mais elle se résume dans les propos dans lesquels Allah a dit : « Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d'Allah, alors, par la louange, célèbres la gloire de ton Seigneur et implores Son pardon. Car c'est Lui le grand Accueillant au repentir » [Sourate An-Nasr 110:1-3]

C’est une victoire remportée exclusivement sous l’unique bannière de la foi et c’est une lutte menée pour le secours de la religion d’Allah et Sa législation et non pour un quelconque autre but que ce soit, elle est entreprise pour la défense de "la maison de l’Islam" avec les définitions auxquelles nous avons fait allusion et non pour la défense d’aucune autre maison. Elle est armée par la foi en Allah et non par un quelconque espoir de bénéfice ou de réputation. Elle n’est pas menée pour défendre la terre, la famille, les enfants si ce n'est pour les éloigner de l’égarement: Abou Moussa, qu’Allah lui pardonne ses péchés, relate qu’une fois une personne est venue demander au Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- : « Qui a plus de mérite ? L’homme qui combat avec courage, celui qui combat par appartenance ou celui qui combat par pure flatterie ». Le Prophète -salla Allahou ‘alayhi wa salam- répondit : « Celui qui a plus de mérite est l’homme qui combat pour faire régner la loi d’Allah. »


Le "Chahid" (le martyr) est uniquement dans ce cas, il ne peut l’être que lorsque la guerre est faite pour servir Allah.


Toute terre qui combat la foi du musulman, qui l’empêche de se vouer à sa religion et qui détériore l’action de sa législation, ne peut être qu’une maison ennemie, même si elle abrite sa famille, ses proches, ses familiers, ses biens et son commerce. Et toute terre qui abrite sa foi et dans laquelle règne sa législation, peut être considérée comme une maison de l’Islam même si le musulman n'y a ni famille, ni proches et même s’il n'y possède ni biens, ni commerce.


La patrie est une maison que commandent une foi, une méthode de vie et une législation instituée par Allah ; c’est là la patrie digne de l’homme. Quant à la nationalité, elle est aussi une foi et une méthode de vie et c’est la conception digne des êtres humains.

  L’appartenance qu’elle soit tribale, raciale, de couleur, ou même à la terre est une appartenance de petite proportion et sous-développée.


C’’est une appartenance idolâtre que l’humanité a conçue pendant les périodes les plus basses de son histoire spirituelle; et que l’Envoyé- Messager d’Allah a qualifié d’appartenance crasseuse, qualification qui dégage le dédain et le refus.



Lorsque les Juifs ont prétendu être le peuple privilégié et choisi par Allah, le Créateur a démenti leur mensonge et a soumis l’échelle des valeurs à la notion de foi uniquement, en passant par toutes les générations et sans considérations ni de peuples, ni de races, ni de patries.



« Ils ont dit: "Soyez Juifs ou Chrétiens, vous serez donc sur la bonne voie". Dis: "Non, mais suivons la religion d'Abraham, le modèle même de la droiture et qui ne fut point parmi les Associateurs". Dites: "Nous croyons en Allah et en ce qu'on nous a révélé, et en ce qu'on n'a fait descendre vers Abraham et Ismaël et Isaac et Jacob et les Tribus, et en ce qui a été donné à Moïse et à Jésus, et en ce qui a été donné aux prophètes, venant de leur Seigneur: nous ne faisons aucune distinction entre eux. Et à Lui nous sommes Soumis". Alors, s'ils croient à cela même à quoi vous croyez, ils seront certainement sur la bonne voie. Et s'ils s'en détournent, ils seront certes dans le schisme! Alors Allah te suffira contre eux. Il est l'Audient, l'Omniscient » [Sourate Al-Baqarah 2:136-137]



Quant au peuple réellement privilégié d’Allah, c'est la nation musulmane qui arbore la bannière de Dieu, avec toutes ses différentes races, ses peuples, ses couleurs et ses patries : « Vous êtes la meilleure communauté qu'on ait fait surgir pour les hommes, vous ordonnez le convenable, interdisez le blâmable et croyez à Allah. Si les gens du Livre croyaient, ce serait meilleur pour eux, il y en a qui ont la foi, mais la plupart d'entre eux sont des pervers » [Sourate Al-Imran 3 : 110]



La nation dont ont fait partie du premier groupe qui la composait: Abou-Bakr l’Arabe; Bilal l'Ethiopien; Souhaib le Romain; et Soulaymân, le Persan et d’autres encore parmi leurs valeureux frères et dont les différentes générations ont merveilleusement pris la relève; sa nationalité est sa seule foi, et sa patrie est la maison de l’Islam, et Celui qui la commande est Allah, et sa constitution est le Coran. Cette haute conception de la maison, de la nationalité et de la parenté est la seule qui doive valoir dans les coeurs des partisans de l’Appel à la religion d’Allah et elle doit être nette au point de ne pas admettre la confusion avec les conceptions idolâtres intruses, ni permettre aux images athées de s’y infiltrer: l’athéisme de la terre, celui de la race, celui du peuple, celui de la parenté et celui des petits intérêts urgents, toutes ces formes d’athéisme qu’Allah place dans un plateau de la balance et place dans l'autre plateau la foi et ses exigences et laisse aux gens le libre choix :  « Dis: "Si vos pères, vos enfants, vos frères, vos épouses, vos clans, les biens que vous gagnez, le négoce dont vous craignez le déclin et les demeures qui vous sont agréables, vous sont plus chers qu'Allah, Son messager et la lutte dans le sentier d'Allah, alors attendez qu'Allah fasse venir Son ordre. Et Allah ne guide pas les gens pervers »   [Sourate At-Tawbah 9:24]



Pareillement, il n'est pas permis que les doutes superficiels au sujet de la véracité de l’idolâtrie et de l’Islam, au sujet de la qualité de la maison ennemie ou celle de l’Islam puissent s’infiltrer jusqu'aux âmes des partisans de l’Appel à l’Islam... Il est certain qu'il n'y a pas d’Islam dans une terre qui ne commande pas l’Islam, et cette terre ne peut avoir de religion ni de (maison musulmane) si elle n'applique pas les règles et la méthode islamique, et il n’y a derrière la foi que l’esprit, et il n’y a d’opposé à l’Islam que l’idolâtrie et là où n’est pas la vérité c’est l’égarement.




مجيب الحميدي

سيد قطب المظلوم حيا وميتا
مجيب الحميدي


سيد قطب من أعظم المفكرين المسلمين الذين خدموا الفلسفة الإسلامية المعاصرة، فهو فيلسوف يوتوبيا المثالية الإسلامية بلا منازع، ويبدو أن مشكلة سيد كفيلسوف يوتوبي جاءت من انهماكه في العمل السياسي المباشر، ومحاولته للنضال من أجل تجسيد يوتوبيته على أرض الواقع, وتجاهل كافة المعطيات الموضوعية، وقد استطاع سيد بروحه المتوثبة وصدقه الأخلاقي وأسلوبه الساحر، أن يشد إليه الكثير من المتدينين، في سجون القمع العسكري، وحينها اعتزل جماعة الإخوان المسلمين وشكل تياره الخاص، الذي اشتهر بالتيار القطبي، مستلهماً أفكار وفلسفة محمد إقبال الروحية المزمجرة وفلسفة المودودي الراديكالية الانقلابية، وبلور هذا المزيج الفلسفي، في ظروف الصراع العصيبة في السجن، ودوّنها في الطبعة الثانية لتفسيره في ظلال القرآن، وقام بعد ذلك باستخلاص هذه الأفكار في كتابه “معالم في الطريق” ، ويعتقد البعض أن هذا الكتاب مع مقدمتي سورتي الأنفال وبراءة في الضلال، يتضمن تنظيراً خطيراً لثقافة العنف.
وسواء اتفقنا مع سيد أم اختلفنا معه، سيظل مفكرًا عظيمًا وعملاقًا من عمالقة الفلسفة الإسلامية المعاصرة, ولكن وظيفة الفيلسوف تنتهي عند نقد الواقع وتعرية بشاعته وتصوير معالم الأنموذج المثال للتغيير، والأخطاء الكارثية تبدأ عندما يحاول الفيلسوف تجسيد الأنموذج اليوتوبي على أرض الواقع، متجاهلاً المعطيات الموضوعية، فوظيفة الأنموذج اليوتوبي تجسيد ما ينبغي أن يكون, أما التنزيل السياسي الواقعي لهذا الأنموذج، ينبغي تركه للسياسيين، الذين تقتصر مهمتهم على تقريب الأنموذج المثالي إلى المنطقة الوسيطة بين ما هو كائن وما ينبغي أن يكون, لتجسير هذه الهوة وفق معطيات الواقع ومتغيراته.
سيد قطب فيلسوف عظيم، ولعل جزءاً من إشكالية كتاباته أن بعض المتدينين تعاملوا مع هذه الأفكار الفلسفية الخطيرة باعتبارها فتاوى مستفيدين منها الحكم بجاهلية المجتمع وخروجه عن الإسلام، مع أن سيد لم يكن يهدف إلى إطلاق فتاوى، ولكنه كان يهدف إلى تعرية الواقع لتشكيل بؤرة التوتر الملائمة للتغيير، وهذه الطرح اليوتوبي لا يصح أن يتحول إلى أحكام فقهية وخطط عملية، ومن الجميل هنا الإشارة إلى ما ذكرته مؤلفة كتاب (المدينة الفاضلة عبر التاريخ)، قالت في مقدمة الكتاب: ”حين تشير اليوتوبيا إلى الحياة المثالية دون أن تتحول إلى خطة، عندئذٍ تستطيع بجدارة أن تصبح هي التحقيق الواقعي للتقدم”، ولهذا ترى الكاتبة أن مشكلة اليوتوبيا السياسية هو ميلها إلى تشكيل الرؤى المثالية في مخططات تنظيمية صارمة, يحرص أتباعها على الالتزام بها التزامًا يتسم بالطابع الأيديولوجي. الأمر الذي يجعلها عاجزة عن الاستجابة لتعقيدات الحياة الإنسانية والبشرية. وهذا بالضبط ما يشرح الفرق بين سيد قطب كفيلسوف عظيم، وبين من حاولوا ترجمة أفكاره اليوتوبية ترجمة فقهية تورطت في صناعة ثقافة العنف والتطرف عند بعض المدارس الدينية، وقد أشار إلى هذه الإشكالية بتعبير مختلف الدكتور يوسف القرضاوي في موسوعته الجديدة “فقه الجهاد”، ولكن مشكلة القرضاوي وجميع الذين تصدوا لنقد فلسفة سيد قطب للجهاد التي دافعت عن الجهاد, سواءً أكان هجومياً أم دفاعياً أنهم تجاهلوا السياق الكلي, الذي وضع فيه سيد قطب تنظيره للجهاد المرتبط بإيمانه العميق بحرية الاعتقاد.
ومن يقرأ فلسفة الجهاد عند سيد قطب ودفاعه عن الجهاد سواءً أكان دفاعياً أو هجومياً لابد أن يقرأ فلسفة سيد قطب العميقة لحرية الاعتقاد؛ ليدرك أن الجهاد عند سيد يهدف إلى تحطيم الأسوار التي تحول بين الناس وبين ممارسة الحرية سواءً أكان هجومياً أو دفاعياً.
وهناك من طلاب سيد قطب من قرأ الشطر الأول ولم يقرأ الشطر الثاني, الذي لا يكتمل المعنى بدونه، ولهذا يستخدمون كلام سيد في التنظير لممارسة العنف, وهو أبعد ما يكون عن العنف, بالتأكيد بعض عبارات سيد كانت تعكس ثقافة راديكالية ثورية قوية, ومن يتقمص هذه الروح الراديكالية ولا يستوعب فلسفة سيد قطب العميقة للحرية يتحول إلى متطرف. ومن المناسب هنا أن نضع القارئ أمام بعض روائع سيد قطب في تأكيده على حرية العقيدة, يقول سيد: لقد كانت رسالة الإسلام ثورة على طاغوت التعصب الديني، وذلك منذ إعلان حرية الاعتقاد في صورتها الكبرى: {لا إِكْرَاهَ فِي الدِّينِ قَدْ تَبَيَّنَ الرُّشْدُ مِنْ الغَيِّ فَمَنْ يَكْفُرْ بِالطَّاغُوتِ وَيُؤْمِنْ بِاللَّهِ فَقَدْ اسْتَمْسَكَ بِالْعُرْوَةِ الْوُثْقَى لا انفِصَامَ لَهَا}، {وَلَوْ شَاءَ رَبُّكَ لآمَنَ مَنْ فِي الأَرْضِ كُلُّهُمْ جَمِيعًا أَفَأَنْتَ تُكْرِهُ النَّاسَ حَتَّى يَكُونُوا مُؤْمِنِينَ}.
لقد تحطم طاغوت التعصب الديني، لتحل محله السماحة المطلقة، بل لتصبح حماية حرية العقيدة وحرية العبادة واجباً مفروضاً على المسلم لأصحاب الديانات الأخرى في الوطن الإسلامي.
إن حرية الاعتقاد: هي أول حقوق الإنسان التي يثبت له بها وصف الإنسان. فالذي يسلب إنساناً حرية الاعتقاد إنما يسلبه إنسانيته ابتداء.. ومع حرية الاعتقاد حرية الدعوة للعقيدة والأمن من الأذى والفتنة، وإلا فهي حرية بالاسم، لا مدلول لها في واقع الحياة. والإسلام وهو أرقى تصور للوجود وللحياة وأقوم منهج للمجتمع الإنساني بلا مراء - هو الذي ينادي بأن “لا إكراه في الدين” وهو الذي يبين لأصحابه قبل سواهم أنهم ممنوعون من إكراه الناس على هذا الدين، فكيف بالمذاهب والنظم الأرضية القاصرة المتعسفة, وهي تفرض فرضاً بسلطان الدولة ولا يسمح لمن يخالفها بالحياة, وفي هذا المبدأ يتجلى تكريم الله للإنسان واحترام إرادته وفكره ومشاعره، وترك أمره لنفسه فيما يختص بالهدى والضلال في الاعتقاد، وتحميله تبعة عمله وحساب نفسه وهذه أخص خصائص التحرر الإنساني..









 


أبومحمدالإدريسي
لقد كثر الطاعنون في سيد قطب بسبب ألفاظ أوردها في الظلال
وحتى من يدافعون عنه يقولون أنه أديب بطريقة عجيبة كأنهم يقولون أنه كان جاهلا و عاطفته أكبر من علمه و هذه العاطفة هي التي امتزجت بأدبه فأخرجت لنا فنا راقيا و معنى هزيلا باطلا.
وهذا هو مراد الطاعنين .
كان سيد قطب رحمه الله أديبا ألمعيا بل كان الأدباء يعدونه مجددا في الأدب قبل أن ينقلبوا عليه بسبب التزامه بمنهج الله.
و كان رحمه الله يمتلك عقلا ذكيا مثقفا و قلبا حيا منفتحا على الحق. و كان بعد التزامه يقرأ كثيرا في دواوين الإسلام خاصة التفاسير و كتب السيرة النبوية و تاريخ الإسلام.
و المنهج العقدي الذي أودعه الله في كتابه منهج فطري يسير خاصة لمن امتلك ناصية اللغة و الأدب و تجارب الفكر الإنساني المختلفة.
فإذا زاد على ذلك تجرده له و دعوته إليه و صبره على الأذى فيه ، فلا شك أن ذلك الجهد كله سيكشف له عن كنوز القرآن التي لم يختبرها غيره ممن لم ينفر إليه بسلاح كسلاحه و لا بلاء كبلائه.
فسيد رحمه الله أديب عالم مجرب عبَّر عن الحق بأدب فني راق و ينبغي على قارئ كتبه أن يرقى قليلا في علم الأدب على الأقل حتى يفهم مراده ..هذا عدا الجهاد و الصبر على البلاء و كثرة العبادة و هذه هي الأجواء التي تنزل فيها القرآن ومن عاشها حتما سيشعر كأن القرآن يقصده.
و هذا ما عبر عنه سيد رحمه الله في الخصائص واصفا للجيل الأول بقوله :
( كانوا يدركون حقيقة قول الله لهم في هذا كله، لأنه كان يحدثهم عن واقعيات في حياتهم عاشوها، وعن ذكريات في نفوسهم لم تغب معالمها، وعن ملابسات لم يبعد بها الزمن، فهي تعيش في ذات الجيل..
والذين يعانون اليوم وغداً مثل هذه الملابسات، هم الذين يدركون معاني القرآن وإيحاءاته. وهم الذين يتذوقون حقائق التصور الإسلامي كما جاء بها القرآن. لأن لها رصيداً حاضراً في مشاعرهم وفي تجاربهم، يتلقونها به، ويدركونها على ضوئه.. وهم قليل..)
و لأن سيد أديب فمن العدل محاكمة ألفاظه إلى المعاني التي قصدها هو رحمه الله.
و هذا ما سنحاوله في هذه العجالة أسأل الله أن يهدي كل مريد للحق.
و أنا لن أتعرض للتهم التي وُجهت إلى سيد لأنها تهم ظاهرة الفساد ، و لذلك تجد كل من قرأ بإنصاف في كتبه التي تعبر عن المنهج التي لقي الله عليه ، تجده قد علم يقينا أنها تهم افتعلها سحرة الطواغيت لصد الناس عن القضية الأساسية التي جددتها كتبه رحمه الله و هي القضية التي تعكس الظهور على الحق الذي تفردت به الطائفة المنصورة في هذا الزمان ، الظهور الذي زلزل عروش الطواغيت .
كما أن الكثير من العلماء و طلبة العلم قد كشفوا زيف تلك التهم، ولم أعلم من تناول هذه الألفاظ بالشرح فلعلهم استصغروا الموضوع أو لعلها تكون موجودة ولم أطلع عليها.
1 الجرْس
الجرْس هو ظل ينعكس من الكلمة إلى الروح مشكلا صورة انطبعت فيها ..
و كما للفظة جرْس فكذلك للمعنى جرْس..
و تكون الكلمة أعمق في الروح كلما تناسق جرْس اللفظ مع جرْس المعنى.
فعندما نسمع كلمة سماء مثلا نشعر كأن حرف السين جرم مضيء يجري في خط مستقيم بسرعة عجيبة محدثا صوتا غريبا أس س س س مخلفا وراءه غبارا من ضوء ..
ثم يستمر الضوء ملتفا حول نقطة ضوئية محدثا صوتا آخر غريبا أم م م م..
ثم يقف الصوت ويرتفع الغبار إلى فوق ممتطيا حرف الألف
ليقف في فضاء واسع محدثا صوتا غريبا آخر و قد التف به الغبار المضيء أءءء.
فتأمل هذه الترجمة لجرْس اللفظة ..
ثم حاول استشعار جرْس معناها ..
إنها تجربة شعورية عجيبة ، فريدة ..صورة و ألوانا و إدراكا.
إن ثمة صورة قد انطبعت فيك عند كل كلمة يكون قد تلقفها شعورك من يوم أن استقل وعيك في هذه الحياة .
و بغض النظر إن كنت قادرا على ترجمة الشعور الذي تحدثه الكلمات..
إلا أن تأملا واعيا وعيا بسيطا يجعلك تعي أن كلمات القرآن ليست ككلام الناس ، و لهذا سيعجز كل من أراد أن يجد بديلا عن المعنى الذي تضمنه كل لفظ فيه و العكس كذلك..
و هذا هو جرس القرآن الكريم.
2 الموسيقى
و أما الموسيقى :
فصحيح أن أحدنا إذا سمع كلمة موسيقى سينطبع في ذهنه أنها تلك الأصوات و الآلات و الحركات التي ذمها الشرع.
إلى أن معنًى قد تضمنه هذا المجموع لا يكون محرما إلا إذا كان جزءا منه .
فإذا استقل عنه عاد لطبيعته المركوزة في الفِطر.
إنه النظام و التناسق و الانسجام
إنه التناغم ..
إنه الجمال.
فموسيقى القرآن هي نظامه و تناسقه و انسجامه
هي الحق الكامن فيه
هي جماله و كماله.
و إذا كان السحر شركا بالله
فإن من البيان لسحرا
و إذا كانت الموسيقى حراما
فلا شك أن لكلام الله و قعا أشد من وقع الألحان في القلوب .
3 الإيقاع
وأما الإيقاع فكما أن للنغم ضابطا يضبط ميزان الحركة فيه..
فإن من قرأ كلام الله بتدبر سيعجب من تناسب الألفاظ مع معانيها
و كذلك تتابع الجمل و حروف القافية كأن ثمة إيقاعا دقيقا يحرص على مراعاة الموقف و الحال .
و في الأخير أقول لكل طالب حق:
إن الألفاظ قوالب للمعاني
جمالها و حسن صياغتها
رشاقتها و إيقاعها
زينة للمعنى تعبق بالنور
و لون من ألوان الإيحاء يدفع الخيال إلى تنسم أريج المثال
لكن هذا كله هناك في الشعور
أما الحقيقة فتبقى في مكانها رابضة كالجبل لا يهزها مثل و لا لون



سيد قطب مظلوم حيا وميتا
بقلم / د. جابر قميحة
محتويات

    ١ مقدمة
    ٢ وظلم باللسان
    ٣ وجاء الدور علي سيد قطب
    ٤ وفي النقد: ممنوع سيد قطب


مقدمة


د.جابر قميحة
كمدخل لمضمون هذا المقال أذكّرُ الناقد ( وأقصد الناقد بمفهومه الواسع في مجال العلوم الإنسانية من أدب وسياسة واقتصاد وعقائد وتاريخ .. إلخ )... أقول أذكره بعدد من القواعد المنهجية التي يجب أن يأخذ نفسه بها ، ومن أهمها :
1 ـ التجرد من الهوى ، وتناول الموضوع بعقلانية موضوعية ، بريئة من الحب والمجاملة ، والحقد والكراهية .
2 ـ أن يكون حكمه على الشخصية أو الإنتاج بريئا من التعميم انطلاقا من شريحة أو جزء من العمل .
3 ـ الاعتماد على المصادر الأصلية ، دون اعتماد على " المراجع الوسيطة " ، كأن يكتب الناقد " ...
أنقل لكم ما كتبه الدكتور " فلان " من أن طه حسين كتب في كتابه " في الشعر الجاهلي " ... كذا ... وكذا " . بل عليه أن يأخذ النص من كتاب طه حسين نفسه .
4 ـ النظر إلى النص والحكم عليه كجزء من أعمال المنقود ، فلا يعزل النص عن بقية إنتاج المفكر . وإلا لكان من حق الناقد أن يحكم على " أبي نواس " بأنه " شاعر الزهد والتوبة " اعتمادا على قرابة عشرين قصيدة له محورها الزهد في الحياة والتوبة إلى الله . مع أن هذه القصائد لا تعد شيئا ــ كما وكيفا ــ إذا قيست بقصائده في التهتكيات والخمريات ، والشذوذيات .
5 ـ عدم إغفال طبيعة العصر الاجتماعية والسياسية والعلمية ، وبصماته على المنقود .
6 ـ عدم الانبهار بآراء الكبار والمشاهير، واعتبارما يقولونه حقائق لا تنقض ، وهذا ما يسميه فرانسيس بيكون " أوهام المسرح " ، وقد عرفها بأنها تلك التي انتقلت إلينا من الفلاسفة والمفكرين، أي تلك الأفكار التي نتلقاها دون تمحيص. ولذلك فإن (بيكون) اقترح علينا، أن نتحلى بالعقل النقدي أكثر من النقلي، كي نؤسس لمعرفة سليمة.
وهو منظور إسلامي قبل ميلاد بيكون بقرون ، ونجد ذلك في عشرات من الآيات القرآنية ، ومنها قوله تعالى : " يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا كُونُوا قَوَّامِينَ لِلَّهِ شُهَدَاءَ بِالْقِسْطِ وَلَا يَجْرِمَنَّكُمْ شَنَآَنُ قَوْمٍ عَلَى أَلَّا تَعْدِلُوا اعْدِلُوا هُوَ أَقْرَبُ لِلتَّقْوَى وَاتَّقُوا اللَّهَ إِنَّ اللَّهَ خَبِيرٌ بِمَا تَعْمَلُونَ " المائدة 8
ومن قبيل الإنصاف أذكر القارئ بأن سيد قطب ترك عشرات من الكتب في الإسلاميات والأدب والنقد والشعر ، وكتبت عنه عشرات من الأطروحات الجامعية ( ماجستير ودكتوراه ) . غير أن الذي دفعني إلى ذكر هذه القواعد المنهجية المعروفة أني كثيرين يلِغون بأقلامهم في شخصية سيد قطب رحمه الله ، اعتمادا على كتابه " معالم في الطريق " ، معزولا عن بقية أعطياته الفكرية الأخرى ، وعلى نحو فيه من التطرف والإسراف والشطط والتهويل الكثير والكثير.
وسيد قطب ــ رحمه الله ــ لقي ربه مظلوما ، فقد واجهه الحكام الظالمون باتهامات لا أساس لها من الصحة ، وليس هذا هو موضوع مقالنا ، ولكني أتحدث عن بعض الظلم الذي امتـد إليـه بعد مماتــه .ومن ذلك :
أنه بعد إعدامه رحمه الله عملت الأقلام عملها ، ولا أقصد الأقلام المريضة التي تكتب في الصحف الصفراء الكالحة ، ولكني أقصد ما شاهدته من كتب مطبوعة طباعة فاخرة ، في بعض البلاد العربية ، وتباع بأسعار رمزية ، وكلها مطاعن في الإخوان ودعوتهم ، وقادتهم ، ونال سيد قطب منها الحديث الأوفي: " فهو باطني، يدعو إلي عقيدة «الحلول» ووحدة الوجود, وهو يناصر دعوة عبد الله بن سبأ اليهودي, وأنه عاش طيلة حياته رقيق الدين, مستهينًا بالعقيدة. وأنه.. وأنه...".
ولو صحت هذه الافتراءات التي كتبها «علماء»(!!!) طوال اللحي- لكان سيد قطب زنديقًا مارقًا من الملة والعياذ بالله .
وظلم باللسان


سيد قطب
وفي هذا المقام أذكر واقعة تتلخص في أن أحد العلماء المصريين زار الكويت سنة 1974, وهو معروف عنه في كتاباته بانتصاره للتراث العربي, وحملاته علي التغريب, وأنا أشهد له بذلك.
ومعروف أن «الديوانيات» لازمة من لوازم المجتمع الكويتي.. والديوانية قاعة واسعة تُفتح مساء كل خميس, ويحضرها من يشاء, وهم غالبًا من أهل الأدب والعلم, وذوي الوجاهة في المجتمع, ويناقَش فيها موضوع أو موضوعات متعددة.. بصورة عفوية, والكلام ذو شجون.
ورحب صاحب الديوانية بالعالم الضيف. ونقل إليّ أكثر من واحد تفاصيل ما حدث: كان «العالم» هو المتحدث الرئيسي.. بل المتحدث الوحيد, وبدأ بداية سيئة بالهجوم الشديد علي الإخوان ومرشدهم حسن البنا.
وصفهم «بالعمالة», وقدم الدليل «الحاسم جدًا» علي هذه الإدانة بأن جماعة الإخوان نشأت في منطقة الإسماعيلية حيث يهيمن المستعمرون الإنجليز, ويسيطرون علي كل الأجهزة في الإسماعيلية, ومنطقة قناة السويس.
فلما اعترض أحد الطلاب الجامعيين بقوله: هذا شأن كل الدعوات تنشأ في مناطق صعبة, وبلاد عديمة الإيمان.. شأنها شأن مكة.. نهره الأستاذ الكبير بحدة.. وصرخ في وجهه: أتشبه حسن البنا برسول الله صلي الله عليه وسلم؟!.. يا «أخينا أنت».. يوم ما تعرف إزاي تتطهر من النجاسة.. «ابقي» تعال جادل أسيادك. وانسحب الطالب من الديوانية, ومعه عدد من الحاضرين, وهم يشعرون بالأسي والحزن .
وجاء الدور علي سيد قطب
ولما سأله أحدهم عن رأيه في ظلال القرآن, امتقع وجهه, وانطلق يجرّح «سيد قطب» بألفاظ لا تصدر من مسلم يملك الحد الأدني من الذوق والأدب, مما يدفعنا إلي إغفالها, وكان أكثر ما قاله اعتدالاً هو: الإخوان دول «دوشونا» بما يسمي «في ظلال القرآن», وأنا أتحدي أي واحد يريني أين «التفسير» في كتاب قطب هذا؟
واستأنف «الأستاذ الكبير» منظومته الخسيسة في تجريح الشهيد سيد, وكل ما كتب, وخصوصًا «في ظلال القرآن» ولم يعلق صاحب الديوانية علي أية كلمة مما قاله «الضيف الأستاذ», تأدبًا منه وكرمًا. وأخذ الحاضرون يغادرون الديوانية.. واحدًا واحدًا, ولم يبق مع الضيف إلا خمسة هم المضيف ورجال الأسرة. قال
واحد ممن نقل إلينا الواقعة المؤسفة: قطعًا الرجل لم يقرأ في ظلال القرآن ولو قرأه لغيّر رأيه.
قلت: بل قرأه قراءة جيدة, وفهمه فهمًا دقيقًا, ورأي ما فيه من تفوق سيد قطب وعبقريته, ولكن الحسد أكل قلبه, وطمس عقله» فالرجل لا يملك سماحة العالم ونبله, وسعة صدره, ولم يرزقه الله سعة أفق الداعية, وأسلوبه الواعي المتزن, ومن هنا جاء إخفاقه ذريعًا في تكوين «جماعة إسلامية» يضرب بها الإخوان ويوقف بها مسيرتهم.
ولكني أقول: «شكرًا» للرجل «الأستاذ جدًا» إذ فتح بحقده على دعوة الإخوان, وعلي سيد قطب.. وما كتب,عيون الناس وعقولهم وقلوبهم, وخصوصًا «ظلال القرآن» وذلك من حيث لا يقصد . وهذا ما نسميه " الإيحاء العكسي " أي الإيحاء الذي يأتي بنتيجة عكس ما حرص عليه هذا " الأستاذ جدا " .
وفي النقد: ممنوع سيد قطب
ولا أقصد بهذه الكلمة السيد جابر عصفور الذي كتب في الأهرام مقالات عن النقاد في القرن العشرين, لم يشر فيها - مجرد إشارة- لسيد قطب. إنما أقصد واقعة خلاصتها أن وزارة التربية والتعليم المصرية قررت سنة 1965 م كتابًا باسم «فصول مختارة من النقد» علي الصف الثاني من معاهد المعلمين (القسم الخاص سنتين بعد الثانوية العامة) والكتاب يضم أكثر من عشرة فصول من النقد لأساتذة مختلفين.
وفي الكتاب فصل لسيد قطب عنوانه «القيم الشعورية في العمل الأدبي» ، وهو مستل من كتابه (النقد الأدبي أصوله ومناهجه) ولم يلتفت أي طالب لوجود هذا الفصل في الكتاب ؛ لأنه لم يكن ضمن ستة فصول اختيرت من الكتاب مقررًا. وصدر أمر رياسي بجمع الكتاب من الطلاب, وإعادته لهم بعد نزع هذا الفصل وحرقه.
ولم يُحضر الكتاب إلا قرابة نصف الطلاب, وتم تشكيل لجنة في كل معهد لحرق الفصل المنزوع, مع أنه أدبي نقدي بحت, وأعيدت الكتب إلي أصحابها الذين لا يزيدون علي النصف, واعتقد الطلاب أن في الفصل المنزوع ما هو مهم خطير, فقرأه واستوعبه, من لم يُحضروا كتبهم, وتمكن الآخرون من قراءته كذلك, بل إن بعض المكتبات طبعت الفصل في كتيبّ صغير عنوانه «النقد المرفوض» بقلم سيد قطب, ووُزع هذا الكتيبّ علي أوسع نطاق.
ولو «سكت» المسئولون العباقرة في وزارة التربية والتعليم, ما التفت إلي هذا الفصل أحد. والفصل -كما أشرت- لم يكن مقررًا مع أنه كان ضمن فصول الكتاب.
إنها محارق أقيمت لدعوة الإخوان وكتبهم وخصوصا كتب سيد قطب . وهي تنضح بالكذب والتجريح لسيد قطب والإخوان. وكذبوا.. وهم بمحارقهم لا يحرقون إلا أنفسهم المخروبة, ومنطقهم الهش المنتفش.. أما الإخوان ودعوتهم فخرجوا من هذه المحارق كالذهب الإبريز, وهم - بحمد الله - في تزايد ممتد, وقوة مطردة, ونشكر «الحاقدين الحارقين المحروقين», ومرة أخري حققت هذه الدعاوي والادعاءات الكاذبة عكس ما تغياه أصحابها, وأصبح لدعوة الإخوان وسيد قطب وجود وكيان في هذه البلاد, ومنها - بل أهمها- ما لم يعرف الأحزاب من قبل.
وأذكّر القراء بالبيتين الخالدين:
وإذا أراد الله نشر فضيلــــــــة

                طُويت أتاح لها لسان حســـــود

لولا اشتعال النار فيما جاورت

                    ما كان يعرف طيب عرف العود

وأدعو من يتصدى للكتابة عن سيد قطب أن يراجع القواعد المنهجية التي ذكرتها في المدخل ؛ فسيد قطب رحمه الله عاش مفكرا ، موسوعي الثقافة ، غزير العطاء في الفكر الإسلامي ، والأدب والنقد ، والتاريخ ، والتفسير ، كما أنه شاعر مطبوع .
ولنا عودة لاستيفاء حديثنا عن سيد قطب رحمه الله .
المصدر : نافذة مصر




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